[Mission1] L'Armée d'Opale / Retrouvailles

Reine d'Opale Date d'inscription : 11/12/2013

Nihawel avait reçu une missive en provenance de Rubis, signée de la main de son ancienne amante, expliquant comment le Gouverneur de la Colonie de Perle était décédé et résumant ce qui s’était passé lors de la rencontre avec les représentants de l’Empire pour essayer de les convaincre de ne pas relancer la Guerre. Malheureusement cette rencontre c’était très mal passée et il fallait mettre tous les Royaumes libres sur un état d’alerte. Le messager avait voyagé à grande vitesse, avec un cheval neuf tous les 5 villages, pour arriver rapidement à destination afin que la Reine d’Opale soit informée. Tous les Royaumes possédant une force d’armés assez imposante devait envoyer celle-ci à Turquoise, ne gardant que le strict minimum pour veiller à la sécurité des terres opaloises. Cela faisait mal à l’Elfe de se départir de ses troupes mais en même temps, elle ne voulait surtout pas qu’Askidielle perde ses terres, alors elle l’assisterait du mieux qu’elle le pouvait.

Elle n’avait pas vraiment l’intention d’accompagner son armée par contre, elle préférait surveiller son Royaume car elle s’était beaucoup inquiété la dernière fois qu’elle l’avait quitté pour aller à Rubis. Cette fois-ci ce serait encore plus long et elle ne voulait surtout pas s’angoisser pour son peuple.

La fin de la lettre spécifiait que deux Chevaliers d’Enkidiev, Magiciens ou Soldats de Rubis étaient présentement en route pour venir vérifier l’efficacité de ses effectifs et guider l’armée qu’elle prêterait à Turquoise jusqu’à bon port. Nihawel profita donc du temps qu’il lui était donné avant l’arrivée de ce visiteur, qui ne devrait pas tarder puisqu’elle était collée à Rubis, d’où celui-ci partirait, pour faire un rapide recensement de ce qu’elle possédait comme force d’armée, et de combien elle pouvait se permettre de se départir…

Pendant qu’elle rédigeait un rapport détaillé adressé à Murdoch détaillant ses effectifs, une de ses soldats, qui resterait à Opale, frappa à sa porte pour lui annoncer l’arrivée des Chevaliers Alasdair Cailen et Caliban d’Enkidiev. Une grande tache sombre anéanti le travail de rédaction de la Reine lorsqu’elle sursauta, faisant renverser son pot d’encre. Comment l’avait-il appelé? Il devait se tromper, son soldat avait du mal comprendre le nom du deuxième visiteur, si son frère avait survécu… Elle…Non elle ne l’aurait pas su, parce qu’elle n’avait pas cherché, parce qu’elle avait assumé, parce qu’elle avait eu peur d’avoir une mauvaise surprise si elle mentionnait son lien de fraternité avec un Chevalier à Murdoch. Elle aurait pu simplement demander à la Chef, mais elle craignait le verdict, alors par peur, elle n’avait rien demandé, elle s’était enfermée dans une coquille d’espoir et d’inquiétude, et elle avait attendu.

Et il était là? Vivant? Est-ce que ça pouvait vraiment être possible?

-Faites-le... Pardon faites-les entrer… commanda-t-elle d’une voix tremblante.

Elle déposa sa plume sur son parchemin désormais inutile, qu’il lui faudrait reprendre en entier, et se leva pour accueillir son invité. Savait-il qu’il était la Reine d’Opale? Dans la hâte du moment, peut-être que sa Chef avait oublié de dire son nom au Chevalier? Il était surement parti rapidement, n’avait pas eut le temps de demander des précisions… Mais pourquoi ne l’avait-il pas sut avant? Les Chevaliers connaissaient-ils les noms de tous les Rois? Avant peut-être mais aujourd’hui avec les tentatives de remise sur pied des Royaumes libres, peut-être les connaissances politiques étaient-elles passées au second plan. En ce cas, il ne pouvait pas être conscient que sa sœur dirigeait maintenant un Royaume, pas le leur, mais c’était déjà mieux que rien, elle était vivante… Tentant de se convaincre que, si son frère était vraiment vivant il ignorait simplement sa présence à Opale, parce que sinon, pourquoi ne serait-il pas venu la voir avant?

* Et moi? Pourquoi ne suis-je pas allée le voir avant? Pourquoi avoir sans cesse reporté cette question à Murdoch? J’aurais dû… au lieux de me faire souffrir d’ignorance, j’aurais du… Et si c’était vraiment lui? *

Alors que le soldat se tassait sur le côté pour laisser entrer les visiteurs, Nihawel sentit ses jambes s’engourdir, elle avait peur de tomber, perdre connaissance. Elle se sentait toute faible, son cœur battait la chamade et des larmes coulait sur ses joues…

- Cal’ … Comment est-ce possible? Je te croyais… Je croyais… Je n’espérais plus… Et papa?

Elle n’arrivait pas à mettre de l’Ordre dans sa tête. Elle ne pouvait toutefois pas se laisser perdre la face de cette façon, il y avait un autre Chevalier en la compagnie de Caliban qui devait bien se poser quelques questions. Bredouillante et n'arrivant pas à détacher ses yeux de ceux de son frère, elle déclara une salutation des plus boiteuses.

- Bienvenue au Royaume d'Opale, bienvenue chez moi...

Murdoch avait décidée de séparer le groupe de l'Ordre. Les chevaliers se diviseraient afin de rejoindre les royaumes d'Opale, Béryl, Turquoise et Fal . Il fallait absolument rassembler les armées restantes des royaumes et au plus vite. C'est que voyez-vous, depuis qu'une bande de rebelles (pour ne pas dire imbéciles) n'ayant pas pensés à la conséquence de leurs actes en assassinant un gouverneur, une attaque était probable. Oui, Alas aussi avait une envie folle qui le tiraillait. Lui aussi, il avait envie de couper la tête à ce peuple qui avait ravi les terres des Enkidievs par la force de leurs épées et de leurs glaives. Mais faut quand même prendre le temps de s'organiser et de se relever! Lors de la conquête, les armées étaient davantage garnies et organisées et regardez le résultat... Des milliers de gens ont péris et perdus leurs territoires... En fait, selon son humble avis, la bataille était plus que probable : c'était imminent! Il fallait quand même pas prendre les Seccyeths pour des crétins... Caliban et Alasdair avait été choisis pour aller vers le royaume d'Opale. Ce qui ravi en partie Alas, il ne serait pas obliger de chevaucher nuit et jour comme les pauvres qui devraient rejoindre Fal par exemple. Quoi? Il faut bien trouver du positif quelque part? Bof, malgré que le chemin du retour ne serait pas de tout repos...Hey ben... Finalement, il n'y a absolument rien de positif, pensa le géant.

Caliban et lui s'étaient donc levés aux petites heures du matin, le soleil ne se pointait même pas encore. Le duo avait pris le chemin sur le dos de leurs fiers destriers. Ils ne s'étaient même pas arrêté. Ah oui c'est vrai! Excepté trois fois pour faire boire les bêtes. Le cœur d'Alas (oui, le jeune possède un cœur, bien caché) avait chaviré et il s'était mis à bouillir de rage en voyant l'état des terres. Des restes de chaumières brisées, des forêts ravagées par les combats, on pouvait même apercevoir des restes des bûchers... Automatiquement, cela le faisait penser à sa famille. Trois longues années étaient passées, bien qu'elles passèrent trop vite à son goût, la plaie n'était toujours pas cicatrisé et cela lui faisait encore du mal. Il repoussa ses souvenirs et amorça la discussion avec Caliban. Au moins, ça lui changerait des idées sombres. Malgré que... automatiquement, le sujet déviait sur la guerre peut-importe de quoi ils parlaient. Il aimait bien la présence de son frère d'arme, il était tout les deux à peu près du même âge, et ce même s'ils avaient un tempérament plutôt opposé!

Lorsqu'ils aperçurent afin la silhouette du château, Alas fût soulagé. ENFIN! Ils pourraient mettre la mission à exécution, du concret. Ils laissèrent leurs chevaux à des palefreniers qui leurs prodiguerait les soins nécessaire afin de reprendre la route. Dans peu de temps, pensa t-il. Alas se tourna vers son compagnon,

-Tu est prêt à faire la rencontre de la nouvelle reine. Elle est de ta race, je crois. Une elfe. À bien y penser, cette guerre a quand même fait changer les choses à Enkidiev... Qui aurait cru qu'Opale aurait une reine?! Annoncez Alasdair et Caliban, chevaliers d'Enkidiev, à la reine, ajouta t-il à l'attention d'un soldat de la garde d'Opale qui s'exécuta prestement en les faisant entrer dans le palais.

En entrant dans la pièce pour rencontrer la reine, Caliban passa devant lui et à un moment, Alas crût qu'il allait s'écrouler. La reine, elle aussi, semblait dans tout ses états. Non, mais? Qu'est-ce qui se passe? À les regarder agir, ils se connaissent et pas rien qu'un peu. Ne connaissant pas le passé de Caliban, Alasdair était dans le néant total. D'après ce qu'il comprit, elle le croyait mort. La monarque du royaume prit finalement le dessus sur ses sentiments et leur bafouilla un message de bienvenue. Les beaux grands yeux verts ne faisait qu'aller vers Caliban. C'est drôle, Alas se sentait de trop et n'y comprenait absolument rien.

- Je crois que vous vous connaissez bien tout les deux? laissa t-il tomber sans manière et surtout avec indiscrétion, comme d'habitude.

Un mince sourire étira sa belle bouche. Son défunt père, l'ancien roi de Rubis, lui aurait bien décocher un de ses regards meurtrier et lui aurait sans doute passer un long discours sur les manière qu'un prince doit avoir... Lui qui avait travailler si fort pour lui apprendre la diplomatie. Prince ou pas, les manières : Alas n'en à rien à faire. Par les temps qui court, pas le temps de prendre des gants blancs. Alas s'appuya contre une colonne et les regarda avec son air nonchalant habituel attendant les explications qui suivraient... La mission pouvait bien attendre quelques minutes.

Caliban commençait de plus en plus à s'ennuyer ferme à Rubis. Malgré le fait que tout le monde avait des tâches à effectuer chaque jour, l'ennui le rattrapait souvent. Alors quand Murdoch leur avait rapporté la situation du royaume de Turquoise, l'action stupide de ces imbéciles de rebelles, et la nécessité de rassembler le maximum de troupe dans le royaume dit fautif. A présent il était en route pour Opale avec Alasdair, l'un de ses compagnons d'armes. Cette homme était un peu plus jeune que Cal, il était également le prince de Rubis. Leur caractère était en tout point opposés. Il n'avait qu'une chose en commun : le contrôle de l'électricité. Les conversations, il en était sûr, dériverait plutôt sur la guerre, les armes, la magie peut-être.

Avant d'arriver enfin à destination, il avait eu le temps d'observer le paysage déserté. Il voyait les chaumières effondrées, les arbres calcinés. Cela brisa le coeur tendre de l'elfe. Il se souvint des royaumes fertiles, les villageois joyeux, les dirigeants strictes d'autrefois... Tout cela lui manquait, ainsi que sa famille. Les terres du royaume des Elfes étaient encore gravées dans sa mémoire. Ains que les visages de ses parents, de sa soeur. Sans doute tous morts... Curieusement, la reine d'Opale était une elfe. Elle avait eu de la chance de pouvoir s'enfuir.

Alasdair lui confia que la reine était une elfe, cela l'amusa étant donné qu'il venait de se faire la réflexion à ce sujet. Il lui dit que la guerre avait changé les choses sur le continent. Autrefois, les Opaliens n'auraient pas laissé une femme prendre le pouvoir.

- Effectivement, c'est surprenant pour un peuple aussi peu tolérant envers les femmes.

Son compagnon d'arme demanda à un soldat de les annoncer à la reine. Ce qu'il fit. En entrant dans la pièce, Caliban salua la reine, courtois et poli.

- Maj... Nihawel ?!

Effectivement. C'était bien sa soeur qu'il venait de reconnaître sous cette couronne, dans cette robe royale. Sa soeur qui était sensée être morte. Il l'avait si longtemps pleurée, aujourd'hui encore il lui était difficile de penser à elle et maintenant elle se tenait là devant lui en chair et en os.
Comment cela pouvait-il être possible ? Elle ne lui avait pas donné de nouvelle. Elle n'avait même pas demandé s'il était vivant ! Il lui semblait qu'elle connaissait Murdoch, elle aurait pu lui demander ! La surprise se peignit sur le visage de l'Elfe. Elle prononça son nom et bégaya qu'elle ne croyait plus qu'il était vivant et elle lui demanda si leur père était encore en vie. Une larme roula sur sa joue. En effet, pour leur père, Cal était sûr de son sort. Il était mort.

- Je suis désolé. Il est mort.

Voilà. Six petits mots. Cela suffisait pour retomber dans la tristesse. Alasdair devait se sentir de trop car il demanda s'ils se connaissaient bien.

- C'est ma... ma soeur.

Il avait eu tellement de mal à en parler durant toutes ces années qu'il avait du mal encore en ce moment. Alasdair devait s'en ficher totalement puisque qu'ils étaient là pour l'armée Opalienne qi devait être transférée au royaume de Turquoise.

Reine d'Opale Date d'inscription : 11/12/2013

Il n’y avait rien de plus étonnant, emballant, déconcertant, ahurissant, époustouflant en cet instant précis pour la Reine d’Opale, que de voir son frère fièrement revêtu de sa cuirasse de Chevalier, en bon petit soldat d’Enkidiev, droit comme un vrai soldat, et surtout en un seul morceau. Elle avait ses raisons, disons, de se sentir fragile, de verser une larme, d’avoir les jambes qui tremblent, en voyant ainsi Caliban tout indemne qu’il était. Et elle avait encore plus de raisons de s’en vouloir, parce qu’elle n’avait pas couru après lui, elle ne l’avait pas cherché, demandé, espéré, pendant qu’elle profitait des bras de Murdoch. Elle aurait pu… mais…

Elle était une vraie trouillarde.

Oh oui elle s’en voulait lamentablement, elle se sentait tellement idiote d’avoir ignoré pendant trois ans si son frère avait survécu, tellement sotte de ne pas l’avoir cherché, surtout qu’elle en possédait les moyens, facilement, un claquement de doigts. Elle était allée à Rubis et n’avait pas essayé de le trouver dans la masse. Elle avait souvent fréquenté la Chef des Chevaliers sans lui poser de questions, parce qu’elle avait trop peur.

Comment réagirait-il? Il devait tellement lui en vouloir, elle qui n’avait pas essayé de récupérer son frère, de lui apaiser ses souffrances, elle qui s’était volontairement tenue dans l’ignorance par couardise. Pouvait-elle oser lui dire ce qu’elle ressentait, ce qui lui était arrivé, sans qu’il se mette en colère contre elle, sa faiblesse idiote? Pouvait-elle l’enlacer sans peur qu’il la repousse? N’osant rien faire de compromettant, elle baissa la tête et retourna s’asseoir derrière son bureau, où l’encre coulait désormais sur le plancher. Elle frissonna en apprenant que son père, lui, ne s’en était pas sortit, mais elle s’y attendait.

Sauf qu’elle pensait qu’il était arrivé la même chose à Caliban, et elle avait eu tord.

Elle ramassa le pot d’encre et le mit dans la corbeille. Une servante nettoierait tout ça plus tard. Alasdair, l’autre Chevalier, sembla remarquer le mal aise et fit remarqua sans délicatesse que els deux protagonistes semblaient déjà bien se connaître, quoi qu’il devait déjà avoir deviné leur lien. Peut-être n’était-ce que pour ramener l’attention au sujet de leur rencontre, déranger le moment d’intimité et en finir au plus vite…

Après tout, on risquait la guerre.

Caliban confirma à son collègue que la Reine était bel et bien sa sœur, puis il y eu un long silence que personne ne brisa, comme si chacun se défiait de détruire se moment de retrouvaille déjà bien mal commencé par la maladresse et la honte que Nihawel ressentait au plus profond d’elle-même. Sentant que c’était sa faute si la situation avait tourné de cette manière, elle se secoua pour reprendre possession d’elle-même et faire son devoir.

- Pardonnez-nous Monsieur Alasdair, Caliban et moi ne nous étions pas vus depuis fort longtemps… dit-elle en essayant de paraître détachée malgré l’émotion qui transperçait sa voix. Je vous ai rédigé… euh… je vous avais rédigé une liste… Ce n’est pas grave je m’en rappel… à la hâte, elle débarrassa son coin de travail tout tâché et le rouleau de parchemin ruiné, et elle en sortit un nouveau d’un tiroir en essayant de le poser dans un coin d’espace qui n’était pas sal. Dans un mouvement rapide de sa plume délicate, elle griffonna une lettre adressé à son chef d’armée avec le nombre de soldats qu’il devait fournir aux des Chevaliers. Voilà après un profond recensement de mes troupes, j’en suis arrivée à la conclusion que je pouvais me permettre d’envoyer à Turquoise 493 soldats bien portants sans mettre en danger mes propres frontières. Je vous assure que je ne garde que le minimum ici, c’est malheureusement tout ce que possède Opale, car il y a bien peu de femmes dans les rangs de mon armée, ce qui réduit de beaucoup les effectifs comparativement aux autres territoires. J’essaie de changer les choses mais les dames sont craintives, elles ne croient toujours pas en leur capacité après s’être fait rabaissée pendant tant d’années.

Peu à peu, sa voix reprenait de l’assurance malgré le fait que ses doigts tremblaient en signant la lettre. Elle soupira avant de relever à nouveau la tête, craignant de ne plus pouvoir détacher ses yeux de ceux de son frère si elle décidait de si plonger. Son propre regard était rougit par les larmes qu’elle avait tenté sans succès de contenir en voyant Caliban, mais elle fit semblant de ne pas savoir dans quel état elle se trouvait.

- Je vais vous accompagner jusqu’à Ryfaël de toute façon, afin de lui donner plus de détails sur votre départ avec mon armée… Enfaite, à l’instant où vous êtes entrés, j’ai pris une décision concernant cette guerre.

Elle se leva avec une assurance beaucoup plus démarqué que plus tôt, roula le parchemin qu’elle remit à Alasdair et se dirigea rapidement vers la porte qu’elle ouvrit en laissant le passage pour les deux hommes, en bonne hôte.

- J’irai aussi à Turquoise. C’est beaucoup trop important comme guerre pour que je ne sois pas avec mon armée, Opale se débrouillera très bien avec mon conseil en mon absence. Je suis certaine qu’Askidielle et les autres dirigeants apprécieront mon déplacement. Je n’osais pas y allez de peur d’abandonner mon peuple, mais je suis certaine que ceux-ci comprendront…

Lorsque les deux hommes sortirent de la pièce, elle laissa glisser un autre commentaire.

- Vous êtes tous les deux beaucoup trop intelligents pour me croire, bien entendu, j’imagine. Je me cherche des excuses… Si tu penses que tu vas encore allez te mettre en danger sans que je puisse m’assurer moi-même de ta protection, Caliban d’Elfe, tu te trompes. Je vais te suivre, parce qu’il est hors de question que je me cache encore en m’inquiétant pendant des mois et n’ayant pas de nouvelles!

Hors jeu:

MODE DÉFI ICI!

Alasdair, appuyer contre la colonne de pierre, écoutait l'échange entre Caliban et la reine d'Opale. Un doute avait planer dans l'esprit d'Alas quant à leurs relations. Il avait tout de suite pensé à un lien familial, malgré qu'ils ne se ressemblaient pas vraiment. Bah, malgré que les Elfes ont tous des traits communs. Il se mis un peu en retrait et chercha du regard une servante dans la pièce. Le géant n'en voyait aucune. Merde alors... il avait soif et sa gourde était resté accroché à la selle de Primo. Il continuait de promener son regard dans la pièce à la recherche d'une topette. Peu importait, une carafe l'eau ou bien une bonne bouteille pleine d''alcool. Il doutait cependant que la reine soit en possession d'alcool dans son office. Il était perdu dans ses pensées lorsque la reine Nihawel lui parla. Elle s'excusait et lui disait que son rapport était maintenant illisible. Alasdair s'approcha d'eux.

-Je comprend tout à fait. Vos 493 soldats seront très apprécié à Turquoise, j'en suis certain. Pour ce qui est des femmes, je pourrais aller vanter les mérite de l'armée et je suis certain que plusieurs rejoindrait les rangs immédiatement. Surtout avec les deux beaux soldats qui se tiennent devant vous, dit-il en plaisantant en donnant un léger coup de coude à Caliban.

Elle roula le parchemin sûrement destiné à sa cousine. Ah la paperasse! Ce n'était pas du tout son style et c'est dans ce genre de moment qu'il ne regrettait pas d'avoir cédé le trône. Il n'aurait jamais supporté de devoir écrire toute sorte de document et de rapporter ses moindres faits et gestes. Alas prit le parchemin roulé qu'il glissa dans sa poche puis il observa la reine se diriger vers la porte. C'est à ce moment qu'elle leur avoua qu'elle avait prit la décision de se rendre avec eux à Turquoise. Le chevalier ne savait quoi pensé de cela. C'était dangereux de se rendre là-bas, surtout si on se mettait à penser à l'éventualité de leurs défaite. Malgré que, même si elle ne combattait pas, elle pourrait sans aucun doute aider ceux sur les litières. Il y avait toujours énormément de blessé lors des batailles. Lors de la dernière, Alas avait vu des tonnes de brancard transporté jusqu'à une masure transformée temporairement en dispensaire. Après tout, c'était son choix à elle! Alas était dans le corridor attendant qu'elle leur indique le chemin à prendre lorsqu'elle annonça avec la fermeté d'une grande sœur qu'elle ne laisserait pas Caliban seul. Le jeune chevalier d'Enkidiev se dépêcha à prendre la parole avant son frère d'arme.

- Je suis certain que la reine Askidielle sera heureuse d'apprendre que votre déplacement. Tout le soutien est le bienvenu. J'ai entendu dire que le Roi de Béryl viendrait, lui aussi, jusqu'à Turquoise. Je ne sais pas, par contre, si il sera sur les champs de bataille. Dans mes derniers souvenirs, il était plutôt jeune.

Puis, une domestique passa derrière lui avec un tablier. Une fille des cuisines! Il lui demanda prestement un gobelet d'eau. Froide. Elle courba l'échine devant lui et disparut dans les corridors en marchant rapidement. Foutu nuit dans les landes par les temps frisquet! Il ne manque plus que je sois malade par dessus le marché!

Défi^^

Nihawel reprit ses esprits et leur parla du nombre de soldats qu'elle pouvait se permettre de transférer à Turquoise. 493. C'était peu. Mais mieux que rien. Askidielle aimerait sans doute ce geste. Dès l'instant où il se fit cette réflexion, il jeta un coup d'oeil à sa soeur. Quand son frère la regarda, il voyait encore la petite fille qu'elle était. Quand elle venait le voir en pyjama une pièce en lui demandant le soir de lui montrer "une zouli illusion" comme elle disait. A chaque fois il lui montrait des animaux de la forêt elfique. Mais ce temps était révolu.

Revenons à nos moutons. A sa grande surprise, la reine déclara qu'elle accompagnerait son armée en territoire Turquais. Il faillit protester mais se rattrapa. Il devait cesser de se comporter en frère aîné protecteur. Il essaya de se concentrer sur les paroles de son frère d'armes. Alasdair comprit bien que la reine d'Opale ne pouvait pas donner plus de soldats. Il parla aussi du fait que les femmes viendraient sans doute dans l'armée un jour. Il ajouta aussi une petite plaisanterie qui fit sourire Caliban.

Malgré tout, le fait que Nihawel souhaite venir à Turquoise lui parrassait quelque peu inhabituel. Cependant, si elle le voulait elle le ferait, ça c'est sûr ! D'après Alasdair, le jeune roi de Béryl serait présent au conseil de guerre Turquais.

- La reine de Turquoise sera sûrement ravie de pouvoir compter sur l'aide et l'appui de vos soldats.

Au moment où ils s'apprêtaient à se retirer, Caliban crut entendre sa soeur marmonner quelque paroles. Paroles où il était question qu'elle devrait s'assurer de sa protection. Qu'elle ne le laisserait pas lui filer entre les doigts une seconde fois. Il était touché par ça mais il n'était plus un petit garçon lui non plus. Alors d'accord elle l'avait cru mort, cependant, un curieux sentiment s'était logé dan le coeur du Chevalier. De la déception.

Il savait bien que Murdoch, la Sous-Chef de l'Ordre connaissait Nihawel, et pourtant, celle-ci n'avait rien demandé. Aucunes. Même pas pour savoir s'il était toujours là, quelque part. Même mort, cela lui aurait fait plaisir qu'elle demande. Il ne l'aurait pas su mais c'était mieux rien. D'un autre côté, il aurait pu s'intéresser un peu plus aux nouveaux dirigeants d'Enkidiev et il se maudissait sur ce point. Mais après la guerre, les dirigeants n'avaient pas été sa première priorité. La santé des soldats et des habitants d'Enkidiev primait sur tout et n'importe quoi.

- Ainsi donc, tu ne viens que pour m'avoir sous la main ? C'est un peu égoïste de ta part non ? Je ne veux pas dire que tu dois rester ici, mais il y a une chose que je ne comprend pas, pourquoi ne pas m'avoir cherché. Je sais que tu en avais les moyens.

A côté de moi, je vis Alasdair lever les yeux au ciel. Ces retrouvailles avaient beau être touchantes, pour ceux qui n'étaient pas concernés, cela pouvait se montrer très ennuyeux. Mais le Chevalier avait besoin de savoir. C'était... non pas un désir ardent qui primait sur tout, mais un vestige de sa solitude qui exigeait une explication valable de toutes ces années de silence.

Reine d'Opale Date d'inscription : 11/12/2013

Alasdair au moins semblait plutôt satisfait du décompte de la Reine d’Opale, malgré qu’ils fussent fort peu puissants. L’armée opalienne n’était vraissemblablement pas la grande puissance militaire d’Enkidiev, puisqu’ils étaient brimés par des années de sexisme, même avec la mise en place d’une Reine comme unique dirigeante du Royaume, les femmes n’osaient pas encore prendre leur place. Pour ce qui les attendait, quatre cent quatre-vingt trois hommes n’allaient certainement pas suffire à faire pencher la balance…

* C’est mieux que zéro * essaya de se convaincre Nihawel en souriant à la blague du collègue de son frère concernant les beaux hommes qui composaient l’armée qui suffiraient surement à recruter bon nombre de jeunes timides aux cœurs de la population féminine d’Opale. Ce qui déçut toutefois la jeune elfe, ce fut l’apparente politesse et courtoisie qu’utilisa son propre frère lorsqu’il appuya les paroles de l’autre Chevalier, comme quoi Askidielle serait heureuse des renforts qu’elle proposait, mais la Reine d’Opale ne laissa pas paraître ses émotions, il lui semblait déjà qu’elle avait paru trop faible depuis les dernières minutes en craquant devant ses deux Chevaliers. Caliban avait beau être son frère, elle ne connaissait pas pour autant Alasdair alors il était incorrect de sa père de lui montrer à quel point elle était émotive.

Lorsqu’elle mentionna qu’elle suivrait les deux hommes, Nihawel vit nettement la déception de son frère, mais elle ne comprit pas tout de suite pourquoi car son compagnon d’arme soutint sa décision en lui confirmant que toute aide était la bienvenue et que, par ailleurs, le Roi Ewald de Béryl serait là

- He bien je dois l’avouer, je n’ai jamais rencontré cet homme, j’en ai entendu du bien mais je n’ai pas eu la chance de le croiser à Rubis, s’il y étais, car j’ai été dans l’obligation d’écourter ma visite à la présente capitale des Royaumes Libres. Elle préféra ne pas mentionner les nombreuses et honteuses véritables raisons de son départ précipité de la fête. On a beaux faire parti de la même hiérarchie, au cours des dernières années j’ai eu bien peu de fréquentations avec la Monarchie des autres Royaumes, bien trop occupée que j’étais à essayer de mettre de l’ordre à Opale. expliqua-t-elle pour justifier sa non connaissance de la personne d’Ewald de Beryl. Malgré la tristesse de cet événement, la Guerre risque de me permettre de renouer avec le monde extérieur, bien que j’aurais préféré que cela se passe en d’autres circonstances. Savez-vous qui d’autre sera là ? Je sais que tout est arrivé rapidement et il y a bien peu de temps, les autres Royaumes n’ont probablement pas encore tous confirmés leur soutient…

Alors qu’Alasdair demandait un verre d’eau a une servante, Caliban ne put s’empêcher de lui reprocher son commentaire sur sa protection supposée, alors qu’elle était la petite sœur et lui le grand frère. Il lui fit remarquer à quel point c’était égoïste qu’elle décidait seulement maintenant de le garder à l’œil alors que pendant tout ce temps, elle avait entretenu une étroite relation avec Murdoch, la patronne de son frère supposément disparu… Et c’était son droit, en faite, de lui en vouloir, parce qu’elle aurait tellement pu, mais elle ne s’était pas exécuté par couardise. Elle retint un hoquet qui aurait dévoilé la boule d’émotion qui s’était logée dans sa gorge et la douleur dans son cœur. La larme qui menaçait de s’écouler depuis plusieurs minutes fut essuyée d’un revers rageur de la main. Elle était coupable de son inactivité, de sa peur, elle savait qu’elle avait eu tord, et que toutes ses excuses, quelles qu’elles soient, n’étaient pas valables. Et pourtant il lui fallait s’expliquer, mais elle ne savait pas comment faire, ni par où commencer, tant elle même n’était pas certaine de comprendre la raison de sa lâcheté.

- J’ai eu peur… j’étais inquiète tu sais, vraiment Caliban il faut que tu me crois. Je sais que j’aurais pu, mais j’en étais incapable, s’il avait fallu qu’on me confirme ta mort, je n’aurais jamais réussis à garder la tête haute, et le peuple d’Opale comptait sur moi. Si j’avais appris que tu n’avais pas survécu à la Guerre, je me serais effondrée, et qui sait ce qui serait arrivé à ce Royaume sans tête froide… J’avais besoin de cette ignorance, du moins partiellement, juste pour ma santé mentale… J’avais la trouille, pour être bien honnête, et j’ai très honte, mais je ne peux pas revenir sur cette idiote décision, alors sauras-tu me pardonner?

En parlant, ils avaient enfin atteint les dortoirs de la milice d’Opale, qui contenait à peu près tout les soldats, en tout cas les célibataires qui n’avaient pas leurs propres foyers et familles. C’était eux qu’elle avait choisis pour allez à Turquoise, les autres, elle les garderait pour protéger son propre Royaume, car ils avaient intérêt à le surveiller étroitement… Et puis, elle se serait sentie trop coupable de séparer des familles qui resteraient dans l’ignorance aussi longtemps qu’elle l’avait été par sa propre faute. Une façon de se racheter? Peut-être…

-Pour conclure, Cal… Je suis égoïste… Mais c’est une façon toute simple de racheter l’idiotie qui a contrôlé ma peur pendant ces trois années, parce que je veux te montrer que je tiens à toi, plus que tu ne sembles le croire. J’ai été forcée de quitter Elfe, j’aurais préféré me battre à vos côtés, à Père et toi, mais je n’ai pas pu, Reis m’a emmenée ailleurs… Cette décision m’a été empêchée il y a plus de quatre ans, et cette fois-ci je ne laisserai personne me priver de défendre mon frère. Je sais encore tirer à l’arc, et je ne t’abandonnerai pas une deuxième fois!

Après son discours fougueux, elle se rendit compte qu’elle avait négligé l’aspect réel de cette rencontre, soit son Armée. Elle remarqua aussi que non seulement Alasdair semblait ennuyé, mais aussi grelottait de froid. Elle interpella aussitôt un soldat qui s’en allait se mettre en rang et lui commanda d’allez chercher un chandail chaud pour son invité. En effet, en voyant la Reine arriver, le Chef de l’armée avait commander le rassemblement des troupes, pour une salutation distinguée.

- Pardonnez-moi, Alasdair, j’en oubliais le vrai but de cette rencontre, et je ne vous portais lus attention, ma parole, vos lèvres sont pratiquement bleues. J’en oublis qu’il fait froid ici, j’y suis habituée, comme la plupart des Elfes, à cause de notre frontière commune avec Feu le Royaume de Shola. Pauvre vous, la température n’est certainement pas habituelle pour les Émeriens ou Rubiens. D’ailleurs, d’où êtes vous originaire?

L’armée était bien droite, devant elle, et le Chef venait vers elle, s’agenouilla la tête basse et lui baisa la main. Nihawel en avait assez de cette courtoisie déplacée, elle n’avait jamais été attachée à ce genre de démonstration publique de sa noblesse. Sa robe en témoignait d’abord, bien que bouffante et légèrement rembourrée de fourrure, qui ne servait qu’à la tenir bien au chaud, elle n’arborait aucunes fines broderies ou dentelles, ni pierres précieuses. Les richesses allaient mieux aux pauvres, selon l’Elfe, à quoi bon s’enrichir juste pour admirer ses inutiles objets? Ces habitudes de salutations exagérées qu’avait le peuple opalien leur venait de l’ancien Roi, et la nouvelle Reine avait beau les réprimander chaque fois, rien n’y faisait.

- Que vous ai-je dis la dernière fois à ce propos, Sir? Mes paroles n’ont donc aucun impacte ? Je suis Reine pour servir le peuple, femme de cœur, pas de cérémonies, nul besoin de toutes ces manières en ma présence!

Le soldat a qui elle avait commandé un chandail quelques secondes plus tôt le déposa à ses pieds en s’agenouillant si bas que son front toucha presque le sol.

- Assez soupira-t-elle, découragée, relevez-vous, faites attention à votre égo, vous pourriez l’écorcher. Vous pouvez rejoindre les rangs, Soldat, merci pour le chandail, c’est apprécié. En tendant sa nouvelle couche réchauffant au Rubien, elle s’adressa à la fois à ses sujets défenseurs et à son Chef d’armée. Voici les deux hommes qui partiront après-demain avec vous, après s’être reposés. Les Chevaliers Caliban et Alasdair de Rubis nous emmènerons à Turquoise pour supporter nos voisins des Royaumes Libres… Elle laissa quelques secondes à ses quatre cent quatre-vingt trois soldats pour assimiler ce qu’elle disait. Oui, j’ai dis nous. Préparez l’équipement pour le voyage, nous serrons quatre cent quatre-vingt six. La Reine d’Opale n’abandonnera pas son armée à la guerre.

Le mélange d’émotions qui ressortit de sa déclaration en provenance de la milice ressemblait autant au soulagement d’être accompagné de leur Reine que de la crainte de la voir subir le même sort que Feu l’Ancien Roi d’Opale, qui avait prit la même décision plus de quatre ans auparavant.

- Et vous, continua-t-elle en ne s’adressant qu’aux deux Chevaliers. vous prendrez du repos. La route est longue entre le Château de Rubis et celui d’Opale. Essayez de vous éclaircir l’esprit car les jours à venir ne seront faciles pour personne. Et n’ayez crainte… l’Empire nous attendra. De toute façon, ils doivent réunir leurs forces eux aussi, je ne crois pas que le soldat diamantois soient déjà à Perle. Je devoir allez réclamer un conseil d’Opale pour annoncer ma décision à ceux qui me remplaceront par intérim, en particulier ma Magicienne Lianna, qui risque de ne pas vouloir me laisser allez seule. Alasdair, je vous encourage fortement à profiter de ces quelques quarante-huit heures de répit, parce qu’en arrivant à Turquoise, nul ne sait combien de temps nous pourrons profiter à nouveau d’un instant de tranquillité. N’importe quelle servante ici vous obéira tant que vous vous annoncerez comme Chevalier, prenez un bain chaud, et videz-vous l’esprit…Soupirant, elle plongea son regard dans celui de son frère qu’elle admirait tant depuis toute petite, depuis qu’il était un élève d’Émeraude, malgré qu’il n’avait pas semblé l’apprécié toute petite car elle était peut-être la cause du décès de leur mère, elle lui avait toujours porté, de son côté, un amour inconditionnel. Caliban tu peux… faire ce que tu veux… L’accompagner ou rester avec moi ?