Les Colonies d'Enkidiev
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Les Colonies d'Enkidiev

Un forum de Jeu de Rôle inspiré de la série «Les Chevaliers d'Émeraude», dans un contexte où l'Empire a conquis la moitié du territoire des Enkievs mais où tout peut encore changer.
 
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 Résolution

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2 participants
AuteurMessage
Murdoch
Sous-Chef des Chevaliers d'Enkidiev
Murdoch


Date d'inscription : 06/12/2013
Âge : 36
Royaume/Colonie habitée : Rubis

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MessageSujet: Résolution   Résolution Icon_minitimeMer 19 Mar - 12:31

Murdoch se tenait devant le château en ruine. Trois ans de répération n’avait pas suffit à lui redonner sa gloire d’autant. La Sous-Chef se doutait que la monarque résidente avait probablement préférée mettre le plus d’effort possible sur les habitants plutôt que la coquetterie de sa demeure. La jeune femme constata que ses mains tremblaient. Murdoch prit un air contrarié sans s’en rendre compte. Elle détestait lorsque son corps trahissait son état d’esprit. Elle se voulait calme et posée. Son rôle dans l’Ordre demandait à ce qu’elle soit stable et stoïque, qu’elle soit une référence et un modèle. Il lui fallait être la première à braver la tempête et d’être d’un calme indéfectible. Elle trouvait cette responsabilité lourde sur ses épaules frêles de Dame de la cours. Elle soupira et se secoua la tête violement. Ça ne servait à rien de s’appitoyer. Elle inspira un bien grand coup et ordonna à sa monture de continuer. Murdoch avait fait une chose irréfléchie. Une chose idiote. Mais elle avait décidé qu’elle le ferait et tant pis. Pour une fois, elle ne serait pas le Chef qu’on attendait d’elle et rejetterait ses responsabilités au profit de ses besoins personnels. Voilà !

En plein des préparations pour l’attaque de l’Empire, Murdoch de Zénor était partie vers Opale. Elle voulait y voir sa Reine, son amie, sa compagne. Les deux femmes ne s’étaient pas vu depuis la soirée à Rubis. Nihawel l’avait quitté sans un mot. Murdoch se doutait que quelque chose n’allait pas. Quelque chose qui pouvait potentiellement devenir grave. Et elle ne pouvait continuer ainsi. Elle avait besoin d’elle. Elle avait besoin qu’au moins une personne la laisse être elle-même et qu’elle puisse s’abandonner dans ses bras. Alors Murdoch était partie. Alors qu’on avait besoin d’elle. Parce qu’elle même avait besoin de Nihawel. Pour être forte. Pour être ce qu’on attendait d’elle… Parce qu’elle aimait la Reine d’Opale même si elle-même ne commençait juste à se l’avouer.

Murdoch arriva bien après le coucher du soleil. Un palefrenier prit son cheval et elle prit à peine le temps de s’annoncer. Elle connaissait les lieux. Elle connaissait la Reine. Nihawel serait soit dans sa chambre ou dans son bureau à lire. Ou alors elle ferait les derniers préparatifs pour la journée du lendemain avec son Intendante. Ou alors, mélancolique, peut-être se tiendrait-elle près du feu à contempler la flamme pendant que son esprit repassait en tête une situation qui la tracassait. Murdoch ne prit pas le temps de se laver, de demander une collation. Elle était couverte de la saleté du voyage et son ventre criait famine, mais son âme avait d’avantage besoin de voir sa Reine.

Elle finit par la trouver. Elle était belle et délicate. Sa stature d’elfe démentait par contre la volonté dans son regard. Murdoch avait tout de suite été séduite par cette complexité. Encore aujourd’hui, le contraste qu’elle observait chez la Reine la bouleversait.

Nihawel… appela doucement la Sous-Chef.

Elle attendait que la monarque se tourne vers elle. Elle devrait dire quelque chose. Annoncer son arrivée, la saluer… Quelque chose. Mais à la place, elle se dirigeait vers elle et l’élança. Ses mains se ressère sur l’étoffe de sa robe, son visage s’enfouie dans la cascade de ses cheveux. Murdoch aurait voulu se sentir chez-elle mais il y avait tant encore à régler. Cette relation pouvait-elle durée ou était-elle, comme l’avenir du continent, destiner à être déchirée ?

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Nihawel
Reine d'Opale
Nihawel


Date d'inscription : 11/12/2013

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MessageSujet: Re: Résolution   Résolution Icon_minitimeJeu 20 Mar - 14:47


Elle se sentait tellement idiote. Elle avait eu mille opportunités pour savoir la vérité et elle les avait toutes laissées passer sans exception, ne profitant d’aucune occasion pour prendre connaissance de l’état de son frère. Et celui-ci le lui avait bien fait remarquer lorsqu’il l’avait revue la veille, venant s’enquérir de l’état de son armée. Nihawel sortait justement de ce conseil avec les membres de sa cours d’Opale, les avisant de son départ imminent pour suivre Caliban à Turquoise. Elle était plutôt absente alors qu’elle marchait dans les couloirs de son château pour se rendre à ses appartements, où elle pourrait se changer pour enfiler une tenue plus appropriée à son escapade dans le sud. Au nord du continent, elle portait presque en permanence de longues robes avec des manches, de la fourrure et des jupes épaisses. Elle n’aimait pas toutes ses parures, mais elle n’avait pas tellement le choix, en particulier lorsqu’elle siégeait sur le trône en compagnie des conseillers de Feu l’ancien Roi d’Opale. Elle devait être prise au sérieux.

Toutefois en cette période de sa vie, sa tête n’était pas toute là. Elle préparait un léger bagage à faire transporter avec ses militaires tout en réfléchissant à sa situation. Son frère avait beau lui sembler heureux de revoir sa petite sœur, elle sentait qu’il lui en voulait de ne pas l’avoir cherché plus tôt. Et elle n’avait pas vu Murdoch depuis longtemps. Elle avait quitté Rubis sans lui dire au revoir. Elle avait beau tenter de se convaincre elle-même qu’elle s’était empressée de rentrer à Opale par inquiétude pour son peuple, elle ne pouvait pas se berner elle-même. Elle avait découvert en sa douce une personne qu’elle ne connaissait pas en privé et qui ne lui plaisait pas autant, cette noblesse, cette attitude de grande Dame, ce n’était pas la Chef de l’Ordre d’Enkidiev qu’elle connaissait. Ni celle avec qui elle avait maintes fois partagé son lit. Ça l’avait ébranlé beaucoup plus qu’elle ne se l’avouait et elle n’avait pas encore osé entrer en communication avec sa belle. Est-ce qu’elle allait, comme avec Caliban, laissez traîner cette histoire et se fermer les yeux en espérant que tous se règles?

* Je suis lâche… * se réprimanda-t-elle en rangeant rageusement quelques effets personnels dans sa valise, avant de s’asseoir en soupirant.

Elle savait qu'il fallait qu'elle se rattrape pour ses erreurs ridicules, et c'était justement ce qu'elle comptait faire en accompagnant son frère jusqu'à Turquoise, se reprendre et se faire pardonner, lui montrer à quel point elle s'est fait du soucis et qu'elle s'en ait voulu de ne pas être restée auprès de lui. En plus elle ne se débrouillait pas trop mal à l'arc, elle pourrait se débrouiller.

Mais allez à Turquoise, c'était aussi confronter son autre erreur, et elle n'était pas certaine de savoir comment s'y prendre avec Murdoch. Elle n'aurait d'autres choix que de lui expliquer son comportement à Rubis si elle la retrouvait, mais elle ne savait pas elle-même comment expliquer sa fuite. Son inquiétude pour son peuple n'était qu'un mensonge, elle le savait bien, qu'elle se faisait à elle pour se rassurer. Mais il fallait se rendre à l'évidence, au Royaume de Siobhan, Nihawel avait rencontré une nouvelle femme qu'elle ne connaissait pas, et qui était loin de celle avec qui elle avait passé autant de bons moments au cours des trois dernières années.

La Reine d'Opale se secoua en se disant que ça ne lui servirait à rien de continuer à ressasser ses pensées, qu'elle verrait en temps et lieu, et elle se releva pour allez choisir une tenue plus approprié au long voyage qui l'attendait que la lourde mais délicate robe qui arborait la signature d'une écœurant richesse et noblesse, loin de plaire à la jeune elfe qui avait grandit dans la modestie. Elle avait à peine commencé à défaire les attaches retenant ses lourdes étoffes qu'elle entendait un pas qu'elle reconnu automatiquement puisqu'il n'était pas chaussés de délicats souliers clinquants mais bien de grosses bottes militaires. Fortement prise aux dépourvu, elle réalisa que le «en temps et lieux» qu'elle imaginait beaucoup plus tard, dans plusieurs jours au moins, serait immédiatement.

Et elle n'était pas prête!

Elle ne savait pas encore quoi lui dire, comment lui expliquer, le pourquoi, avec douceur pour ne pas qu'elle pense que c'était contre elle. Mais était-ce vraiment de la faute à Murdoch ou n'était-ce que la Reine d'Opale qui s'était faite des idées et qui était déçues qu'elles ne soient pas vraies. Après tout, sa douce était une princesse, elle l'avait toujours sut, alors c'était son erreur de s'être imaginer qu'elle n'agissait jamais en grande dame comme elle le devrait, surtout avec une mère comme Siobhan.

L'elfe se retourna pour voir que sa visée était juste, c'était sa douce qui lui rendait visite. N'était-elle pas débordée par l'organisation des armées? Ne devait-elle pas être déjà à Turquoise? Si elle lui avait envoyé Caliban et Alasdair,c'était parce qu'elle n'avait tout simplement pas le temps elle-même de faire le tour des Royaumes Libres pour appeler des renforts. Alors, que faisait-elle ici, à Opale, à plus de trois jours à cheval de l'endroit où elle aurait du être? Ce n'était pas prudent... et si les combats commençaient sans que la Chef de la puissante armée magique d'Enkidiev soit là pour se défendre?

Les inquiétudes de la blondinette concernant la guerre furent chassées en un coup de vent, une parole, de son amante. Son simple nom avait suffit à la faire craquer,lui faire oublier qu'au dehors, la douleur et la peu sèment les graines des souvenirs d'il y a trois ans, que l'Empire frappe à nouveau à leurs portes et que tout recommencera.

Une douceur d’appellation qui ne nécessitait pas plus d'explications que son simple nom pour comprendre,  voir son visage pour connaître les raisons de sa présence chez elle.

Elle ne l'aurait pas enlacée que Nihawel aurait quand même comprit. Le souffle de sa belle dans son cou, ce n'était qu'un détail de plus pour lui confirmer qu'elle avait raison.

- J'suis désolée... murmura la Reine à l'oreille de Murdoch, sachant qu'elle l'avait blessée en quittant, sans la prévenir, Rubis. J'ai eu plusieurs faiblesses dont je ne suis pas fière du tout ces derniers temps, je dois t'avouer que j'ai plutôt honte de moi, depuis trois ans. J'ai encore été idiote à la soirée de Rubis, j'aurais du t'expliquer mon départ, je sais que je t'ai fais de la peine, et ça me brise le cœur.

Répondant à l'étreinte de la Chevalier, Nihawel resserra son étreinte autour d'elle pour lui indiquer qu'elle tenait toujours à elle. Pendant un instant, elle eut un sourire en réalisant qu'en bout de ligne, Murdoch était aujourd'hui bel et bien la femme qu'elle avait connue, dans sa tenue de soldat, pleine de la poussière de la route, décoiffée. Ce n'était pas une princesse, c'était une militaire, et c'était pourquoi elle attirait tant la Reine d'Opale. Refusant de relâcher la jeune Chef des Chevaliers, l'elfe l'entraîna jusqu'à son lit où elles purent s'asseoir sans se lâcher.

- La femme que j'ai rencontré l'autre soir à Rubis... la fille de Siobhan, n'est pas celle que j'ai connu dans l'intimité tenta d'expliquer la Reine d'Opale sen cherchant les bons mots pour ne pas blesser son amie... Mais elle n'était pas si douée avec les mots. Ça ne veut pas dire que je ne peux pas l'apprécier elle aussi... Tu m'as juste pris au dépourvu, je ne m'attendais pas vraiment à ça, je te voyais comme la femme soldat dur à cuire, mais finalement tu es toute délicate. Je m'habituerais je crois, mais je t'aime plus comme tu es avec tes Chevaliers, en bonne guerrière. J'aime penser que je peux compter sur ton bras pour me protéger, tu dois bien comprendre, toute bonne princesse désire un soldat puissant pour veiller sur elle. Mais au fond, tant que tu n'es pas avec moi la même que tu es avec ta mère, qu'est-ce que j'en ai a faire ?
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Murdoch
Sous-Chef des Chevaliers d'Enkidiev
Murdoch


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MessageSujet: Re: Résolution   Résolution Icon_minitimeMar 1 Avr - 11:55

Une vague de soulagement s'empara de Murdoch. Elle était venue à Opale comme elle se présentait sur le champ de bataille. Prête à se battre, échangeant les arguments et les explications pour les coups d'épée (C'était une figure de style bien entendu, Murdoch n'était pas très bonne à l'épée, elle préférait de loin l'arc !) Mais Nihawel l'avait accueillit. Elle lui avait ouvert les bras et l'ancienne Princesse s'y était réfugiée.

Mais la vraie bataille devrait tout de même avoir lieu. Il était évident, selon les explications que Nihawel lui avait fournie, que la Reine la prenait pour ce qu'elle n'était pas. Murdoch en fait n'était pas certain de par où elle devrait commencer.

Personne n'est parfait... souffla Murdoch, cherchant elle-même les mots et voulait rassurer sa Reine lorsqu'elle lui parla de son départ soudain.

Nous sommes tous... Tellement occupé. Des fois c'est difficile d'agir de manière rationnelle. Mais... Il faut juste être patient les uns avec les autres.

Wow, quel beau ramassis de bla bla inutile... Murdoch ne savait plus vers où elle s'en allait.

Mieux valait prendre le taureau par les cornes.

Je suis qui je suis. Je serais toujours... Les dernières années ont été difficiles Nihawel, mais je ne suis pas un soldat. Aucunement. Je l'ai été... Parce que c'était ce qu'on avait besoin que je sois. Je peux être une combattante, oui. Je peux être là pour toi. Mais je suis une Dame. Pas une mijorée, pas une femme sans défense, mais je reste, et je resterais toujours, la Princesse de Zénor. Je n'étais... Comment dire. Je n'aurais même pas dû être Chevalier. Mais c'est ce que je suis. Ce n'est pas si mal. Ça m'a conduit à vous ! Et vous êtes importantes pour moi.

Murdoch enfouit sa tête dans les cheveux de Nihawel, respirant son parfum naturel.

Plus que tout... souffla-t-elle, plus à elle même qu'autre chose.

La Sous-Chef se ressaisit.

Je serais toujours attentive à vous. Chaleureuse et proche. Mais je ne peux taire mon éducation et qui je suis vraiment. Je ne peux pas être seulement un soldat fort auquel vous accrocher. Mais ce que je peux vous offrir, c'est un support mutuel. Nous sommes toutes deux des femmes blessées. À cause de cette guerre, à cause de notre parcours, à cause d'une multitude de raison. Je veux pourquoi m'appuyer sur vous comme vous pouvez vous appuyer sur moi. Mais j'ai l'impression que vous vous êtes faites une image de moi auquel je ne pourrais jamais me conformer...

Un peu comme ma mère, pensa Murdoch. Siobanh l'a voyant à la fois comme une petite poupée délicate et un soldat décoré qu'elle pouvait trimballé partout. Murdoch avait également l'impression que Nihawel voulait une amante douce et un bras fort sur lequel appuyer tous ses problèmes. Toutes relations demandaient des compromis, c'était évident. Elle était prête à beaucoup pour Nihawel, à faire un effort pour être moins raffinée même, mais elle ne pourrait taire complètement qui elle était. Restait à savoir si la femme avec laquelle Nihawel était en amour était véritablement Murdoch ou une image qu'elle s'était faite d'elle.
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Nihawel
Reine d'Opale
Nihawel


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MessageSujet: Re: Résolution   Résolution Icon_minitimeJeu 10 Avr - 14:55

Murdoch avait semblé immédiatement rassurée dès que Nihawel avait montré un signe de bonheur de la revoir. S’attendait-elle vraiment à être rejetée froidement, juste parce que la Reine d’Opale avait imaginé qu’elle était plutôt garçon manqué alors qu’elle était une vraie dame? Ce n’est pas parce que la femme publique et la femme intime ont deux personnalités bien distinctes que l’Elfe ne peut plus les apprécier, et surtout les dissocier, l’une de l’autre. Tant que son amante n’adoptait pas un caractère suffisant et princier dans le secret de leur couche, qu’est-ce qu’elle en avait à faire de son attitude le reste du temps ?

-Surtout pas moi…répondit Nihawel lorsque Murdoch mentionna que personne n’était parfait.

Après tout, c’était la grossière erreur de la Reine d’avoir quitté Rubis sans en aviser sa belle, juste parce qu’elle ne la reconnaissait plus l’espace d’une soirée. Ce n’était pas une excuse valable, de s’inquiéter pour son Royaume, puisque rien ne s’était passé de travers durant son absence, elle aurait bien pu rallonger son séjour chez Siobhan encore quelque temps, mais elle ne l’avait pas fait. La crainte de tomber sur de vieux souvenirs y était-elle pour quelque chose ? Probablement.

Même si Murdoch disait que leurs occupations personnelles pouvaient justifier l’absence de rationalité dans leur façon d’agir et qu’il fallait être patient les unes envers les autres, Nihawel savait que son erreur de jugement était plutôt difficile à supporter pour la Sous-chef et qu’elle devait s’être sentie très mal en réalisant que l’elfe était retournée chez elle sans prévenir personne, et pour cela elle s’en voulait.

L’ancienne princesse de Zénor justifia alors pourquoi elle était aussi différente de l’image que c’était fait Nihawel. Elle avait été obligée d’afficher cette façade de soldat, mais elle ne l’était pas réellement, c’était une dame, qui savait se défendre et qui pourrait protéger son amoureuse certes, mais certainement pas un garçon manqué plein de virilité. Murdoch n’aurait pas du devenir Chevalier, c’était arrivé un peu à l’encontre de son objectif principal, mais cela n’avait pas eu que des effets négatifs, bien entendu, puisque cela l’avait emmené vers la Reine d’Opale… À plus d’une reprise.

- Et si ce n’était pas arrivé, que serait-il arrivé de toi? Je suis plus qu’heureuse que tu sois devenue Chevalier même si c’était contre ton gré, Murdoch, parce que Zénor ayant été le premier territoire touché, tu ne t’en serais probablement pas sortis. Une princesse de moins. J’avais de la chance d’être la princesse d’Elfe, on m’a forcée à fuir avant le début de la grande violence… Je ne sais pas comment j’aurais passé les trois dernières années si je ne t’avais pas eu à mes côtés, même si je ne connaissais pas cette princesse de Zénor, je suis heureuse qu’elle ne fût pas seule et sans défense ce jour-là.

Nihawel sentait la respiration de Murdoch sur sa peau sentant le sapin. L’elfe ne se parfumait jamais, elle ne voulait pas camoufler le seul résidu qui lui restait de son territoire d’origine, son odeur propre qui rappelait la forêt la plus dense. Cette odeur lui donnait la force de continuer lorsqu’elle se remémorait chaque matin la raison pour laquelle elle continuait de se battre contre l’adversité, juste pour récupérer son Royaume à elle.

-Au fond, on n’est pas différentes, je n’ai pas désiré du tout devenir Reine d’Opale, je m’acquitte de cette tâche parce qu’on m’a choisie et non parce que je l’ai voulue. Je ne m’attendais même pas à être Reine tout court, j’aurais dû n’être qu’une princesse parmi tant d’autres, car c’était mon frère l’héritier. J’aurais épousé un noble d’une grande famille elfique et j’aurais vécu une vie calme et surtout ordinaire. Même quand Caliban est parti pour devenir Chevalier on ne m’a pas enseigné à être Reine, peut-être que papa a toujours espéré secrètement qu’il quitte l’ordre et revienne s’occuper de notre forêt… Je n’avais pas envie d’être Reine, comme tu n’avais pas envie d’être Chevalier, alors tu peux  être sûre que je te comprends.

Sa douce s'inquiéta d'ailleurs que Nihawel s'était fait une image de Murdoch qui n'était pas la réalité et qui ne la représenterait sans doutes jamais. Il allait sans dire qu'évidemment, c'était malheureusement ce qui s'était passé lorsque la Reine d'Opale avait rencontré la Femme Chevalier, elle s'était imaginé une virilité débordante et beaucoup plus de masculinité, mais même si son amante était plutôt à l'opposé de ce qu'elle s'imaginait, elle l'aimait déjà d'amour, alors cette découverte sur sa personnalité d'antan, celle qu'elle n'adoptait qu'en présence des membres de sa famille, n'allait certainement pas changer ces sentiments.

Le support mutuel, c'est justement ce que les deux femmes s'apportaient, dans les appartements de Nihawel, depuis maintenant trois ans, pour supporter la douleur, pour oublier l’inoubliable, pour faire fuir la peur... Murdoch avait mit le doigt sur la vraie raison pour laquelle leur relation fonctionnerait, peu importe que leurs caractères étaient de parfaits opposés. Elles se complétaient à leur façon d'être des alters ego mais de posséder un parcours semblable et un poids sur les épaules sensiblement égal.

- On est pareil en réalité, même si on est différentes... Même si notre façon à chacune d'être une princesse sont complètement différentes, c'est la femme qu'on est devenue qui compte. Je t'aime comme tu es, qui que tu sois et qui que tu aie été dans le passé. Ce qui compte, c'est ce qui se passe entre nous deux, particulièrement lorsque ta mère n'est pas là, le reste, on s'en fiche? demanda-t-elle d'une voix sensuellement murmurée, en écartant Murdoch de son épaule pour la regarder dans les yeux.

Ses petites mains délicates encadrait le visage de la Chevalier, caressait ses cheveux blancs. Le baiser qu'elle posa sur les lèvres de sa princesse pleine de boue était plus sobre, plus réfléchit que la fougue qui l'animait habituellement en présence de sa concubine. Si c'était habituellement l'excitation qui animait la Reine, ce soir-là c'était l'émotion. Lorsqu'elle se recula de sa belle, s'est avec regret qu'elle lui tourna le dos et se dirigea, toute en déhanchement, vers sa garde-robe. Elle portait encore sa grosse robe de dirigeante nordique qui lui donnait un air de Reine des neiges. Distraitement, elle releva de ses mains inhabiles son épaisse tignasse blonde. Elle ne la coiffait jamais elle-même, mais elle tenta quand même l'expérience ce qui se révéla être un chignon maladroit et légèrement penché sur le côté.

- Mon père souhaitait qu'on soit proches du peuple. Il y a longtemps, probablement qu'on ne se serait jamais parlé, parce que tu ne m'aurais pas reconnue comme membre de la noblesse. Mes cheveux étaient toujours en bataille, jamais coiffés. J'adorais les sentir me chatouiller le dos, au travers de ma tunique. Pas de robes, oublions ça, on vivait comme si on était des paysans, on labourait la terre, on se salissait, un peu comme toi dans l'ordre. Toute ces richesses que j'ai à Opale, je n'en vois pas l'utilité, c'est du gaspillage, je me préfère au naturelle que fardée à n'en plus être reconnaissable et les cheveux remontés en une boule qui devient trop lourde, une fois garnie de broches en pierres précieuses, parce que j'ai juste une trop grosse tignasse.

Pendant qu'elle décorait sa grossière coiffure, évidemment elle était incapable de lui donner un air noble sans aide de ses coiffeuses car elle n'avait jamais appris à le faire, elle plaça au hasard quelques attaches en forme de fleurs.

- Mais si c'est ce qui vous plait, Milady de Zénor... ajouta-t-elle d'une voix un peu plus aguicheuse, je peux bien me forcer... Nihawel ramassa une belle fourrure de loup qui servait à couvrir ses épaules. Elle l'avait gardé seulement parce qu'elle savait que la bête n'avait pas été tuée pour elle mais avait été trouvée déjà morte. Coquine, elle revint vers sa protectrice et la poussa du bout des doigts pour qu'elle soit forcée de s'asseoir sur son grand lit envahi par les bagages pas encore bouclés. Je sais jouer le jeu, vous savez, même si je suis une contre-princesse... rigola-t-elle en grimpant sur les genoux de Murdoch et en l'attirant vers elle en utilisant sa fourrure d'une douceur incroyable comme s'il s'agissait d'un lasso.
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