Les Colonies d'Enkidiev
Un forum de Jeu de Rôle inspiré de la série «Les Chevaliers d'Émeraude», dans un contexte où l'Empire a conquis la moitié du territoire des Enkievs mais où tout peut encore changer.
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| | | Le Sanctuaire (P.V. Lianna) |  |
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Nihawel
Reine d'Opale
Date d'inscription : 11/12/2013
 |  Sujet: Le Sanctuaire (P.V. Lianna)  Jeu 23 Jan - 21:31 | |
| Nihawel et sa suite étaient rentrés tôt le lendemain de la fête à Rubis. La Reine d’Opale n’aimait pas s’éterniser dans les soirées mondaines et s’était donc couchée très tôt, pour se sauver tout aussi de bonne heure, sans toutefois paraître déplaisante ou déplacée. En tout cas, elle espérait que ça n’avait pas paru trop impoli. Ce qu’elle regrettait un peu, c’était de ne pas avoir eu le temps de dire au revoir à Murdoch, mais dans un sens, ça la soulageait presque, parce qu’elle n’était plus certaine de ses sentiments envers son amante. Elle avait passé du bon temps avec elle, et ne n’négligeait pas du tout l’importance de la liaison qu’elles avaient eu pendant plusieurs mois, mais elle se rendait compte maintenant qu’elle n’était pas la femme qu’elle croyait être. Sa férocité et son apparence négligée lui manquait, il fallait l’avouer, et elle se demandait si un jour elle serait capable de la voir telle qu’elle se l’imaginait avant la Soirée de Rubis, où si elle serait toujours hantée par cette vision de perfection aux côtés de sa vieille mère.
Bref, ceci est un autre dossier, à résoudre un autre jour, parce que pour l’instant, elle avait un autre cas à régler. Nihawel avait fait, d’une certaine manière, deux promesse lorsqu’elle était à Rubis. Était-ce l’ambiance festive qui l’avait poussée à parler sans réfléchir, où était-ce vraiment ce qu’elle souhaitait, ça personne ne le saurait jamais. Toujours est-il qu’elle était revenue à Opale avec une protégée jadoise, et une future amitié avec sa Magicienne. En effet, les deux femmes avaient passées les dernières années à travailler ensemble pour le bon fonctionnement du Royaume, mais alors qu’elles n’étaient que deux femmes face à l’adversité et du même âge, elles n’avaient tout de même jamais eu le temps de se connaître d’avantage. Liannaelle était sa Magicienne, et pour cette dernière, Nihawel était sa Reine, rien de plus rien de moins, et si chacune se respectait pour ce qu’elles valaient respectivement en tant que femme d’honneur, elles n’avaient jamais développé ce lien.
Bref, l’Elfe était bien contente de finalement rentrer dans son Royaume d’adoption, elle n’aimait pas trop partir en le laissant sans surveillance, elle s’inquiétait sans cesse pendant ce temps-là. Enfin détendue après avoir pris les informations sur ce qui s’était passé pendant son absence auprès de ses conseillers, elle fit signe à Lianna de la suivre hors de la salle du Conseil et se rendit à ses appartements. Ce que peu de gens savaient au Château d’Opale c’est que l’appartement royal, qui ne semblait comporter qu’un salon, un lit et une salle d’eau privée, possédait en réalité un deuxième étage. L’escalier était habilement caché derrière un rideau qui ne cachait finalement pas une fenêtre.
L’air tannant, Nihawel jeta un coup d’œil à Lianna, qui devait bien se demander pourquoi sa Reine l’amenait dans ses appartements privés.
-Il n’y a personne qui connaît cette pièce dans le Château je crois. En tout cas, quand on m’a montré mes appartements, le jour où je suis devenue Reine d’Opale, personne n’a mentionné cette pièce secrète, je suis tombée dessus par hasard alors que je voulais voir la vue que me donnait cette fenêtre. J’ai donc tout pour croire que les conseillers ne sont pas au courant de cet endroit, sinon ils me l’auraient mentionné. Enfaite, il semble que ça servait de sanctuaire secret à mon prédécesseur, et j’en fais le même usage, je l’ai juste aménagé quelque peu différemment. Comprenez que vous êtes la seule à qui je montre ça, parce que je crois qu’entre femmes on peut tout se dire, et puis, il faut bien savoir appuyer l’une sur l’autre. Ce sanctuaire, c’est aussi le vôtre, si vous êtes perdue et que vous avez besoin de réconfort, vous pouvez venir ici Lianna, je ne vous dérangerai pas.
Nihawel monta la première, et se rangea rapidement sur le côté pour que sa Magicienne aie une vue d’ensemble de large pièce ronde dès qu’elle poserait son pied sur les dernières marches. Les murs de briques étaient presque entièrement recouverts de plantes grimpantes, qui poussaient dans les bacs au sol et s’accrochaient fermement dans les sillons de la brique pour tapisser naturellement le mur, jusqu’au plafond, qui était percé en son centre et laissa entrer la lumière naturelle du soleil.
- C’est encore plus incroyable à la pleine lune, la lumière qu’elle crée dans la pièce est tout simplement magique, ça fait rêver… murmura-t-elle d’une toute petite voix discrète pour ne pas déranger Liannaelle dans sa contemplation de la salle, mais aussi parce qu’elle avait du respect pour ce sanctuaire secret qui avait apaisé bien des peines de la Reine.[/b]
Elle venait ici se reposer lorsque ses émotions étaient trop fortes et qu’elle ne pouvait plus se contenir devant son peuple. Quand elle pensait à sa famille dont il ne restait apparemment plus personne, à Caliban qui lui manquait plus que tout, à son Royaume occupé par Irianeth. Au centre de cette pièce qui donnait l’impression qu’on se retrouvait en pleine forêt, il y avait une fontaine de verre où s’écoulait une eau parfaitement transparente. Le rebord était assez large pour s’asseoir dessus sans mouiller sa robe. La lumière passait au travers du matériel transparent et de l’eau, ainsi elle était renvoyée dans le reste de la pièce et faisait danser un étrange effet de vague sur les plantes. Le son qui en résultait résonnait en écho, donnant encore plus l’impression aux occupants de la pièce d’être détachés du monde extérieur, de vivre dans un univers différent.
- Je ne suis pas très pieuse… confessa la jeune Reine opalienne. Mon père croyait fermement en la magie de la nature, mais ne pensait pas que les Dieux, si seulement ils existent vraiment, soient là pour nous aider, nous guider et nous sauver. Ma tante Fioreis disait que le meilleur moyen de s’assurer la prospection de notre Royaume, s’était de se donner corps et âme au peuple, l’aider, le guider et le sauver, parce que ce ne serait surement pas Parandar qui allait le faire pour nous..
Elle alla s’asseoir au bord de l’eau cristalline, et passa ses doigts dedans pour en déranger le cours normal, créant des vaguelettes qui partaient dans tous les sens plutôt que de faire de belles lignes droites. Les yeux dans la vague, un peu humide, elle se confiait pour la première fois depuis son couronnement ce qu’elle ressentait vraiment.
-Et pourtant, quand j’ai fuis Elfe avec Reis, on a prié pour s’en sortir. Elle avait raison sur ce point-là au moins, ils s’en fichent de nous, parce qu’elle est morte et le Ciel n’a rien fait pour empêcher ça… Il n’y a rien de plus important au monde que de croire en soi et de se protéger soi-même, mais ça fait toujours du bien quand on sait qu’il y a quelqu’un auprès de nous qui peut nous assister… Vous pourriez être cette personne pour moi Lianna, parce que je sais que votre âme est pure et votre cœur est fort. L’union fais la puissance, plus on sera à croire qu’on peut vaincre l’adversité, moins on aura besoin de ses idiots de Dieux inutiles pour s’en sortir. Ici, c’est comme un paradis, c’est l’endroit parfait pour reprendre nos forces en attendant de se remettre à combattre.
Elle n’avait pas versé de larmes, et pourtant tout son visage trahissait sa tristesse. C’était surement l’espoir, brillant dans son regard, qui lui avait donné la force de se retenir. Elle ne pouvait simplement pas penser qu’elle ne rentrerait jamais à Elfe, elle ne cessait d’espérer récupérer le Royaume qui lui revenait de droit… Parce que… Elle était la deuxième… Et Caliban était… où?
- C’est une oasis d’énergie pure qui renforcit le cœur pour lui redonner le courage qu’il perd devant l’adversité, et qui purifie l’âme qui se perd lorsque la nuit est sombre chez elle. Gardez le secret Liannaelle, parce que la source d’énergie qu’est cette forêt secrète ne peut pas nourrir une infinité de personnes, alors il faut la réserver à l’élite, ceux qui, comme nous deux, vont changer les choses.
Elle se releva et prit les mains de sa magicienne dans les siennes.
- Vous êtes une talentueuse magicienne et une femme dévouée à son Royaume, je ne doute pas que vous serez à mes côtés tant qu’Opale sera voisin de ses monstres d’Irianeth, et même après. Ai-je raison de croire ainsi en vous? C’est ce que je ressens quand je lis dans vos yeux, mais je ne peux prétendre vous connaître pour autant.
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| | | | Lianna
Magicien(ne) d'Opale
Date d'inscription : 19/12/2013
Âge : 22
Royaume/Colonie habitée : Opale
| | Sujet: Re: Le Sanctuaire (P.V. Lianna) Ven 24 Jan - 18:15 | |
| Nihawel, Liannaelle et leur escorte étaient rentrées tôt dans la soirée de Rubis. Siobhan, la reine de ce royaume ne devait sans doute pas être ravie, d'autant plus que la souveraine avait pris sous son aile la petite Samyrah, princesse orpheline jadoise jusqu'alors protégée de Rubis et maintenant d'Opale.
La Magicienne avait juste pris le temps de finir ses travaux de botanique avant d'aller se coucher pour être en forme durant une réunion du Conseil. Ces réunions n'étaient pas vraiment passionnantes surtout celle-là.
Aussi, la Lianna fut soulagée lorsque Nihawel lui fit signe de sortir en sa compagnie.
Bien que les deux femmes se côtoyait depuis déjà fort longtemps, elles se connaissaient à peine et ni l'une ni l'autre ne semblaient savoir si oui ou non elle pouvait se fier à elle.
Les deux femmes arrivèrent maintenant dans les appartements privés de la reine. Liannaelle haussa les sourcils mais ne dit rien. Bizarrement la reine se dirigeait vers un rideau qui devait cacher un pan de mur ou une fenêtre. Nihawel dut déceler une pointe d'indécision dans le regard de sa Magicienne.
La souveraine lui expliqua que personne ne connaissait cette pièce et que donc la Magicienne devrait taire son existence. Lianna compris : Nihawel ne tenait sans doute pas que ce repaire soit découvert et que ses secrets ne soit révélés. La souveraine indiqua aussi que Liannaelle pouvait venir ici si elle avait besoin de réconfort.
- Ma reine, avec tous le respect que je vous dois, jamais je n'oserais entrer ici sachant que vous y habitez, et me réfugier la-haut ! Si cela vous permet de décompresser de temps en temps, grand bien vous fasse. Je n'ose pas imaginer toutes les charges de cette fonction.
Je fut moi-même surprise par le ton de ma voix et mes excuses tout aussi ridicules. La souveraine ne sembla pas s'en apercevoir et monta les marches. La jeune femme n'eut d'autres choix que de la suivre.
Le sanctuaire était si beau avec les plantes grimpantes qui recouvraient le mur...
La jeune femme s'approcha, touchant le décor de ses yeux sombre.
Nihawel murmura d'un ton inaudible que ce spectacle était encore plus beau au clair de lune et son interlocutrice essaya d'imaginer ses dires ce qui ne fit que l'émerveiller encore plus.
Elle parla de sa croyance envers les Dieux ainsi que Parandar.
- Votre tante était sage ma reine, seulement, bien que Parandar ne dirige pas nos royaumes, et nous devrions être content de cela, il a quand même créer ce monde et il le protège bien qu'indirectement. Je crois aussi que les autres dieux tels que Théandras et Ivanna l'aide dans sa mission en protégeant leur royaumes respectifs.
Lianna n'avait pas cité la déesse d'Opale, seulement elle de Rubis et de Zénor. La jeune femme faillit dire quelque chose mais sa supérieure n'en avait pas fini.
Elle lui expliqua sa fuite d'Elfe à Opale, le décès de sa tante et sa croyance quelque peu ébranlée. La magicienne écouta et crut déceler une petite note de nostalgie. Elle eut la tentation de lui demander d'aller dans ses souvenirs pour la consoler mais ça ne se faisait pas. Surtout devant une telle tristesse.
- Certes votre tante est morte, je ne veux pas vous causer de la peine mais cela serait arrivé... Mais vous devez bien avoir quelqu'un qui vous attend, qui sait où vous êtes, une soeur, un cousin, ou même un lâ... frère.
Elle ravala un sanglot car elle avait pensé à son frère et avait failli dire lâche. Mais son fraternel avait beau l'être, l'amour de Liannaelle pour lui demeurait intacte.
Cependant, elle ne put retenir une larme qui roula sur sa joue tel un souvenir qui vous quittes.
Nihawel parla ensuite de ceux qui changent les choses et qui accomplissent des exploits.
- Je ne pense pas être de ceux qui change le monde mais de ceux qui l'aide grâce à la magie. Vous, les dirigeants, vous le faites avancer, mais ce sont les Dieux qui le change. Je garderai cela secret bien sûr.
Changer le monde... le rêve de toute personne sensée de tout Enkidiev. Mais personne ne le peut vraiment... Pas même les Dieux...
Nihawel sourit à Liannaelle et la jeune femme reprit son observation tandis que la souveraine continuait de parler.
Elle la qualifia de magicienne talentueuse et de femme dévoué à une cause. Ce qui réchauffa le coeur meurtri de la jeune femme.
- Merci pour ce compliment Votre Majesté ! Je pense que vou avez raison de croire en moi car je ferai tout pour faire avancer le Royaume d'Opale. Avec tout le respect que je vous dois, j'aimerais vous poser une question. Que comptez-vous faire pour que les femmes puissent s'imposer dans notre contrée ?
Liannaelle aimait bien conseiller sa souveraine, mais concernant ce sujet quelque peu délicat, la magicienne n'avait aucune idée de solution en tête. | |
| | | | Nihawel
Reine d'Opale
Date d'inscription : 11/12/2013
| | Sujet: Re: Le Sanctuaire (P.V. Lianna) Jeu 30 Jan - 12:23 | |
| Liannaelle mentionna à sa Reine qu’elle n’oserait jamais entrer dans sa propriété sans qu’elle y soit présente, qu’elle laissait ce privilège à la noble Elfe, qui devait en bénéficier toute seule. Mais Nihawel lui offrait cette opportunité de se servir de son havre de paix, elle avait déjà fait faire un double de la clef de son appartement qu’elle comptait offrir à sa Magicienne d’ici la fin de leur rencontre pour officialiser le fait qu’elle avait le droit au sanctuaire même sans être en présence de la dirigeante d’Opale.
Lorsqu’elle entra dans le Sanctuaire, Nihawel ne put que constater que Liannaelle était étonnée de la beauté de l’endroit, et apaisée par l’ambiance. Même si elle ne savait pas ressentir les émotions des humains, les émotions étaient lisibles dans les yeux de la Magicienne. Celle-ci lui parla de ses croyances religieuses, elle n’avait apparemment pas perdue la foi envers le Dieu Parandar et tous les autres qui veillaient sur les Royaumes Libres, elle croyait encore qu’ils étaient là pour les protéger, contrairement à la Reine qui avait cessé de prier depuis longtemps. Elle ne l’avait en réalité fait qu’une seule fois dans sa vie, et cela avait été inutile. Certains diraient qu’il aurait fallu qu’elle prie toute sa noble vie pour que ces prières soient entendues, et qu’elle n’avait pas été assez pieuse pour que les Dieux l’entendent, mais si ça n’avait été que de cela, alors le Ciel aurait dû répondre aux autres, à ceux qui avaient toujours eu foi… Mais personne n’avait été sauvé, épargné… Alors comment croire?
Lorsque Lianna voulut lui chercher une famille à qui se rapporter, en proposant qu’il devait bien lui rester quelqu’un, Nihawel eut un pincement au cœur mélangé à une étrange impression. La Magicienen avait bégayé en disant le mot frère, et pourtant elle ne la connaissait pas bègue, alors, d’où venait cette hésitation?
-¸Non je n’ai plus personne. J’avais un frère, mais il semble qu’il n’ait pas survécu, je ne l’ai jamais revu. Il est probablement mort à Elfe. Vous aussi, vous aviez un frère… Je l’ai entendu dans votre voix, c’est terrible de perdre ceux qu’on avait. J’avais raison de croire que nous étions semblable, vous et moi, Liannaelle, et je suis persuadée qu’en se racontant nos histoires respectives, nous trouverons bien des similitudes malgré la distance qui nous a séparée toute notre vie.
Une larme coula sur la joue de sa nouvelle amie, ce qui confirma à la Reine qu’elle en avait subi bien plus qu’elle aurait dû, cette pauvre fille. Qu’était-il arrivé à son frère pour que la simple mention de ce mot la bouleverse? Certes, Nihawel n’en menait pas large non plus lorsqu’il était question de Caliban, ou simplement de sa famille, alors elle comprenait plus que personne Liannaelle, qu’elle entoura d’un bras réconfortant pendant qu’elle se remettait à parler, protestant qu’elle ne voulait pas être de celles qui changent le monde. Elle n’était là que pour aider, les Rois pour faire progresser, mais que les vrais changements étaient causés par les Créateurs divins… Encore une mention aux Cieux, décidément Lianna avait toujours la foi et ne s’en départirait pas, puisqu’elle pensait encore qu’ils viendraient les sauvés…
Mais s’ils avaient été intéressés par eux, les Dieux n’auraient pas laissé ses massacres de perpétrer… Ils ne les auraient pas abandonnés dès le début, détruisant des vies, alors, pourquoi les aideraient-ils maintenant?
C’était à eux, les humains, les elfes… quelques rares fées… De se sauver eux-mêmes.
Nihawel lui sourit quand même, elle ne voulait pas briser ses illusions, c’était beau de rêver, si cela lui apportait du réconfort tant mieux, elle tairait ses propres croyances… Ou plutôt leur absence. Puis, Liannaelle, flattée des compliments que lui faisait sa Reine, lui demanda comment elles pouvaient bien arriver à faire avancer le féminisme en territoire Opalien.
-Le jour où le conseil m’a choisie pour être Reine, il a enclenché le processus de féminisme tout seul. Les femmes se sont levées d’elles-mêmes sans qu’on ait à bouger le petit doigt, simplement par fierté de voir une des leurs diriger leur Royaume. Les hommes vont continuer à vouloir nous discréditer, mais c’est en montrant qu’on est efficaces seules qu’on leur donnera tords et que les autres femmes d’Opale prouveront qu’elles valent quelque chose. Enfaite, nous ne ferons rien de constructif, notre seule détermination et le fait d’être deux femmes à diriger les affaires du Royaumes, vous en ce qui à trait à la Magie et moi pour le reste, cela suffira à motiver les femmes à pousser le mouvement féminisme. Elles ont juste besoin d’un idéal à atteindre, alors, soyons belles, fortes, et femmes. Le Royaume changera de lui-même…
*De lui-même * se répéta-t-elle en songeant à l’injustice qui avait dirigé ce Royaume pendant autant d’années… Sans que les Dieux interviennent pour protéger ses femmes. Il n’y aurait pas d’intervention divine, la montée au pouvoir de Nihawel n’en était pas une, d’ailleurs, elle était juste l’exemple que la détermination et le courage suffisait à changer le monde.
La Reine retourna s’asseoir sur le bord de la fontaine et elle invita Liannaelle à l’y rejoindre. Fixant l’eau fraîche qui s’en écoulait, les yeux dans la brume et l’air dans la lune, Nihawel marmonnait.
- Le plus important, c’est que plus personne ne souffre. Que ce soit les femmes d’Opale par leur absence de droit et intérêt, que pour tous les habitants des Royaumes libres qui sont privés de membres de leur famille ou de leur terre d’origine. Caliban devait être le Roi d’Elfe, mais il a quitté pour rejoindre les Chevaliers d’Émeraude, comme ils s’appelaient à l’époque. J’étais très fière de lui, mais j’étais un peu en colère, car je ne voulais pas qu’il renie sa famille Elfique, je ne voulais pas qu’il abandonne son héritage de Roi, et que je sois obligée de gouverner, car je n’étais pas destinée à ça… Enfin c’est ce que je croyais à l’époque, jusqu’à ce que j’arrive ici. Quand il est revenu à Elfe, j’ai cru qu’il avait abandonné l’Ordre d’Émeraude, mais il n’était pas là en tant que Prince finalement, mais juste en tant que Chevalier, et il s’est battu pour le Royaume. J’ai été obligée de fuir, et je ne l’ai jamais revu ensuite. S’il avait survécu, il serait venu me voir, ou il aurait entendu dire que j’étais Reine… Alors, j’imagine que je n’ai plus de frère… Mais en dedans de moi, j’ai toujours l’étrange lueur d’espoir qu’il soit simplement rentré à Rubis comme les autres, en un morceau, et que personne n’ait pensé à lui aviser que sa sœur avait survécut, peut-être que ses collègues ignorent notre lien fraternel? J’ai de l’espoir qu’il soit encore vivant, mais… Alors qu’on était à Rubis, je n’ai pas cherché à vérifier… J’ai trop peur d’être brisée à nouveau si je devais constater qu’il n’est pas là-bas… Et maintenant j’ai honte, parce qu’il y était peut-être et j’ai raté cette chance…
Elle aurait voulu se taire, ne pas renfoncer le couteau dans sa propre plaie, mais c’était plus fort qu’elle, elle sentait qu’elle pouvait se confier à Liannaelle. De plus, elle était curieuse de connaître son histoire à elle, elle voulait partager ses souffrances, se rapprocher d’elle. Vraiment, elle tenait à pouvoir compter sur elle, et cela devait passer par cette douloureuse expérience de devoir elle-même se confier, si elle voulait que la magicienne fasse de même.
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| | | | Lianna
Magicien(ne) d'Opale
Date d'inscription : 19/12/2013
Âge : 22
Royaume/Colonie habitée : Opale
| | Sujet: Re: Le Sanctuaire (P.V. Lianna) Jeu 30 Jan - 15:02 | |
| Les deux femmes se regardèrent, l'une attendant la réponse de l'autre, l'autre, perdue dans ses pensées.
Lianna écouta sa reine lui dit qu'elle n'avait plus personne, que son frère n'avait, semble-t-il, pas survécu à la guerre.
Nihawel sembla penser que toutes deux étaient semblables, ce qui était sans doute vrai. Elle lui dit que si elles se racontaient leurs histoires, certaines choses seraient semblables. La jeune femme comprit le sous-entendu. En gros, la souveraine souhaitait qu'elle compare leur vie et cela voulait dire apprendre à se connaître.
- Comme vous le savez, je suis née à Opale. Mes parents étaient pauvres et mes frères étaient de grosse brutes ne supportant pas les femmes bien qu'il soit mariés. J'ai aimé ma famille malgré ça, bien que pour eux je ne sois rien de plus qu'une paysanne maltraité. Sauf que je démontra que je possédai des pouvoirs magiques, à quatre ans, on m'envoya étudier au château, vous n'étiez pas encore née... Et puis, comme vous le savez, il y a trois ans, la guerre vint nous agresser. Grâce à la magie, je mis plusieurs Seccyeth à terre et cela se passait bien, mais le prix à payé fut fort, trop fort. J'apprit que mes parents avaient été tués sauvagement. L'un de mes trois frère avait été écartelé, un autre, il lui manquait maintenant un bras. Mon troisième frère, était un lâche s'était enfui vers les territoires inconnus et n'était jamais revenu. Il est sans doute mort. dit-elle d'une traite Vous aviez raison, nous avons beaucoup de choses en communs.
En repensant à son frère, elle se dit que sa femme et lui était peut-être quelque part à attendre dans l'ombre, l'occasion de revenir. Soudain, elle se rendit compte qu'elle devait avoir l'air stupide de toujours s'en référer aux Dieux.
- Excusez-moi, c'est ridicule de parler des Dieux en ces temps de guerre mais il faut croire que ma mère m'a légué son optimisme et sa croyance ! dis-je en riant
Nihawel lui sourit et parla ensuite du féminisme qui avait été enclenchée par sa nomination et en partie qu'elles deux soit des femmes importantes pour l'avenir de ce royaume. Elle n'avait pas tort, bien que les hommes essaierait toujours de rabaisser les femmes, celles-ci se battraient plus ardemment que jamais pour leur droit et leur liberté et leur exemple premier ne sera autre que Nihawel. Liannaelle ne désirait pas particulièrement s'attarder sur ce sujet et préféra ne rien répondre à cette affirmation.
La souveraine alla s'asseoir sur le rebord de la fontaine et invita la magicienne à l'y rejoindre. Une fois assise, elle lui parla de ce qui était important, elle parla aussi de Caliban, son frère. Lui qui aurait dû devenir le roi d'Elfe était devenu un Chevalier d'Émeraude. Il n'était revenu sur sa terre natale que pour la défendre et non pour reprendre ses fonctions, malheureusement, cette défense fut vaine et Irianeth fit d'Elfe l'une de leurs trop nombreuses Colonies.
La jeune Elfe lui mentionna sa colère et sa fierté pour Caliban, son incapacité à devenir reine... Elle dit aussi que s'il était vivant, il serait venu la voir à la soirée de Rubis, qu'il l'aurait visitée à Opale, mais que, en elle-même, une lueur d'espoir résistait contre la possibilité de sa mort.
- Cela à dû être terrible j'en convint, mais il y a une chose que je ne comprends pas. Si Caliban était un Chevalier, pourquoi ne pas avoir demandé à votre amie - Murdoch c'est ça ? - s'il était là ? Ou même encore en vie ? Vous, vous avez le choix, soit il est mort soit il est vivants, moi, deux de mes frères sont morts et le troisième s'est enfui avec sa femme dans les territoires inconnus de notre monde, je n'ai donc pas beaucoup d'espoir de le voir revenir...
Sous le coup de l'émotion, les yeux de Lianna se remplir de larmes et coulèrent sur son visage triste, elle les essuya avec rage. Elle n'était pas jalouse, juste furieuse.
Furieuse que son frère se soit enfui.
Furieuse qu'il n'est pas combattu, car s'il l'avait fait, elle connaîtrait son sort et aurait donc put dire avec certitude son état. | |
| | | | Nihawel
Reine d'Opale
Date d'inscription : 11/12/2013
| | Sujet: Re: Le Sanctuaire (P.V. Lianna) Ven 31 Jan - 23:04 | |
| [Moi je commence à manquer d’idées alors je crois qu’on pourrait couper ça là et remettre ça quand Nihawel aura retrouvé Caliban qu’en penses-tu  ? ]
Dès le tout début de sa vie, Liannaelle ne l’avait pas eu facile, vivant en étant traitée comme si elle ne servait à rien en tant que femme. Le fait d’être magicienne lui avait sauvée d’être reléguée au rôle de pauvre femme mariée et mère d’une grande famille qu’elle n’aurait pas su aimé, car elle n’aurait eu aucune considération pour elle-même. Si Nihawel n’avait pas eu de problèmes de ce côté-là puisque le Royaume d’Elfe était de loin le moins sexiste d’Enkidiev, elle avait tout de même été bien éprouvée par sa tendre jeunesse, car elle avait vécut sans mère et qu’elle avait longtemps sentit que Caliban le lui reprochait.
La Reine sourit lorsque son amie lui fit la remarque qu’elle était devenue apprentie avant même sa propre naissance. C’était sans doute innocent de sa part, mais ça amusait l’Elfe, c’était à ne pas négliger, l’air triste sur son visage s’estompait pour laisser la place à l’amusement. Liannaelle était son aînée de cinq ans, élément assez remarquable puisque c’était en général Nihawel qui avait le plus de charge sur ces épaules. Elle-même se trouvait trop jeune pour toute la charge de travail qu’elle avait à supporter, malgré la précieuse aide du Conseil. Justement, ces conseillers espéraient bien la convaincre de prendre époux pour déléguer les tâches qu’eux-mêmes ne peuvent pas accomplir, afin qu’elle soit moins stressée par son rôle de Reine. Mais elle n’avait pas envie de se marier par intérêt, alors elle préférait apprendre à faire confiance en ses conseillers pour pouvoir leur attribuer de nouvelles fonctions. C’était donc un grand atout qu’elle se rapproche de Liannaelle, puisqu’elle pourrait l’aider à soutenir son travail de Reine en travaillant de paire avec elle.
Son sourire disparut rapidement alors que la Magicienne lui racontait tristement comment tous ses proches avaient péris au combat alors qu’elle-même s’en sortait plutôt bien avec sa magie. La façon dont elle parlait toutefois était sèche et rapide, comme si elle voulait se débarrasser de son histoire en la jetant par terre et en la piétinant. Ça lui faisait mal, mais ça ne semblait pas la peiner, plutôt la mettre en colère. Elle avait un frère disparu, elle aussi, probablement mort également, mais elle, elle ne voulait pas le retrouver. Elle l’avait traité de lâche, elle devait lui en vouloir beaucoup de ne pas avoir été là. Elle aussi était seule au monde.
C’est là qu’elle réalisa que c’était un peu impromptu d’avoir une discussion sur la religion et qu’elle s’excusa de la trop forte foi que lui avait légué sa mère, qui lui faisait croire en ses Dieux malgré toutes les douleurs du monde…
- Je ne t’en veux pas d’avoir la foi Liannaelle, ce n’est pas parce que je ne l’ai plus que tu dois penser comme moi. la rassura-t-elle d’une voix douce, en passant radicalement du vouvoiement au tutoiement sans la consulter. Enfaite, je crois que tu es chanceuse, car ça donne de l’espoir de garder la foi, tu vois surement notre avenir de façon beaucoup moins sombre que ceux qui, comme moi, songent qu’ils ont étés abandonné et qu’ils devront tout régler par eux-mêmes, dans la Guerre et le sang… J’aimerais… vraiment… Être capable de croire que Parandar nous enverra soudainement des Immortels pour nous protéger et nous rendre nos territoires, mais j’ai tellement peur d’être déçue par le résultat de mes prières… Ils ne m’ont pas répondu quand j’avais besoin d’eux, alors je n’ose plus demander, je préfère tout donner de moi, en espérant que cela suffise à apporter la paix à mon Royaume… Mais toi, continue de croire et de prier, sais-t-on jamais, si tu as raison, alors peut-être que ton âme suffira à attirer la compassion des Dieux sur nous.
Même si son père lui avait parlé des Dieux entourant Parandar, il n’avait jamais émis la possibilité qu’ils soient là pour les protéger et qu’ils s’intéressaient à eux. Sa famille n’avait jamais été croyante alors elle avait de la difficulté à s’imaginer que le Ciel puisse faire quelque chose pour elle. Disons qu’elle était très matérialiste, elle avait besoin de voir, sentir et toucher les choses pour croire qu’elle existe. Ou que Reis lui garantisse qu’elle «la vue de ses yeux-vus».
Mais Reis était morte.
Lorsque Nihawel parla de ce qui était arrivé à Caliban, elle remarqua des émotions fortes traversées le visage de Liannaelle, et il lui sembla que c’était de la colère. Une grande colère qui perçait le cœur de la Reine, car plus elle en apprenait sur sa Magicienne, plus elle arrivait à comprendre ses émotions alors qu’elle n’y était jamais arrivée avec un humain. Celle-ci lui demanda pourquoi elle n’avait pas tout simplement demandé à Murdoch ce qu’était devenu son frère, puisqu’elle avait la possibilité de découvrir la vérité, pendant qu’elle-même ne pouvait que s’imaginer des choses, n’ayant aucune idées de ce qu’était devenu son frère de l’autre côté des volcans, et qu’elle ne le saurait probablement jamais.
Puis elle se mit à pleurer, de grosses larmes qu’elle essuya d’un mouvement sec et rageur, parce qu’elle ne voulait probablement pas pleurer devant Reine.
- Tu peux pleurer devant une amie, Lianna… murmura Nihawel en attirant la jeune femme contre elle pour la réconforter, un bras autour de ses épaules. Je n’ai pas demandé à Murdoch… Parce que je suis une froussarde… Je t’ai dis tout à l’heure que j’avais peur de prier les Dieux et d’être déçue… Eh bien, j’ai peur de la vérité que pourrait me dire la Chef des Chevaliers d’Enkidiev, car s’il est vraiment mort, je ne sais pas ce que je vais devenir psychologiquement. Je sais que c’est irresponsable, mais je n’y arrive tout simplement pas, j’ai la trouille de vérifier, je préfère me bercer d’illusions… Mais en même temps, il m’aurait retrouvée normalement s’il avait été vivant, alors, je me doute que la réponse sera qu’il est mort pendant la Guerre. Murdoch ne sait même pas que j’avais un frère dans l’Ordre, je ne le lui ai jamais dis alors j’imagine qu’elle n’a pas fait le lien… Je ne suis pas prête encore pour qu’on me confirme son décès, j’ai à peine digéré encore celui de Papa et Fioreis…
Une larme coula sur sa joue, elle se dégoutait d’être aussi faible. Ça lui servait à ça, aussi le Sanctuaire. Purger sa peine, mais surtout cacher sa honte, parce qu’elle n’était après tout qu’une trouillarde qui avait les moyens de découvrir ce qu’était devenu son grand-frère mais qui ne les mettaient pas en œuvre pour ne pas être brisée encore plus. Elle se décevait et elle savait qu’elle allait devoir cesser de jouer les aveugles et un jour tout raconter à Murdoch, juste pour en avoir le cœur net, juste pour connaître les détails… Et se briser encore plus. Cela risquait d’ébranler sa confiance et la façon dont le peuple la voyait. Elle avait peur de ne plus être une bonne Reine si elle était à nouveau frappée par l’injustice du destin.
En attendant, elle préférait se ressourcer dans le Sanctuaire, pour paraître forte aux yeux du peuple.
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