La force de l'amitié [ PV:Vanyhel] [TERMINÉ]

Ce n’était vraiment pas facile d’être dans la peau de ce gamin qui se faisait sans cesse dévisager de travers par son entourage. Heureusement qu’il avait au moins un ami dans cette bande de soupçonneux parce qu’il serait devenu fou. Tous les jours, Vanyhel se donnait à son cent pour cent pour rendre service à tout le monde, mais ses talents n’étaient pas nécessairement réclamés par les serviteurs du château, aux yeux de qui il n’était qu’un traitre. Avec la guerre, son tempérament généreux était félicité et même encouragé, mais maintenant les gens lui disaient plutôt qu’ils n’avaient pas besoin de lui et qu’il ferait mieux d’aller jouer dehors.

Le fée avait appris à manipuler son pouvoir sur le métal en rendant des petits services au forgeron, il y a belle lurette. Il façonnait des petits designs minions dans les armes et armures, de sorte de les rendre moins ennuyant, parce que le grand colosse avait tant de travail à accomplir qu’il ne pouvait plus s’adonner lui-même au perfectionnement de ses créations. Donc, avant l’abandon du peuple des Fée, l’homme adorait les visites du gamin, et l’encourageait beaucoup dans sa progression magique, plus encore que le Magicien. Ensuite, il avait fallut qu’il disparaisse pendant deux longues années…

Après cela, le forgeron avait bien changé. Même si Vanyhel avait oublié beaucoup de choses, entre-autre son passage à Fée, il n’avait pas oublié comment cet homme-là était jovial avant, alors que maintenant quand il était avec lui l’atmosphère était tendue et désagréable. Ça sentait l’alcool a plein nez et Monsieur ne s’entretenait plus autant qu’avant. C’est certain qu’il avait du avoir beaucoup de travail et de stress au cours de la guerre, mais pouvait-il avoir changé à ce point? En tout cas, il ne regardait plus son apprenti de la même façon et le laissait presque entrer à contre cœur. Un peu plus et le gamin l’entendait soupirer de soulagement lorsqu’il quittait la forge.

Néanmoins le petit ne se laissa pas décourager et tentait tant bien que mal d’atteindre des progrès de forgerie si impressionnants que son mentor ne pourrait que le féliciter et recommencer à avoir confiance en lui. Parce qu’il le savait Vanyhel, il n’était pas bête quand même, le Forgeron, comme tous les autres, le voyait comme un traitre… Il pensait lui aussi qu’il avait fait quelque chose de mal, de très grave, et qu’il était de mèche avec la disparition du Royaume des Fées.

Mais si c’était vrai, alors Vanyhel avait oublié ça.

Ce matin-là, il n’avait aucun cours alors il se dépêcha de se rendre à la forgerie après le petit-déjeuner  sans même penser à informer son ami de ses projets pour cette journée de congé.  En arrivant à la forge, il ne fut pas salué par l’homme qui frappait déjà le fer chaud. Maintenant habitué après un an de ce traitement, il n’essaya même pas d’attirer l’attention du forgeron et plongea dans les objets brisés. Plutôt que d’essayer de décorer des armes terminées, le gamin choisit de prendre deux bouts d’épée, la lame carrément fendue en son centre, et essayer de la réparer. C’était un travail complexe et long pour le forgeron qui préférait parfois la faire fondre et recommencer parce que c’était ainsi moins dangereux qu’elle brise à nouveau, mais c’était tellement long. Vanyhel espérait vraiment réussir à accomplir cet exploit pour le Forgeron parce que ça lui sauverait énormément de temps, mais il n’avait encore jamais essayé. Alors qu’il ramenait ses morceaux à son plan de travail, il entendit le saoulons saluer Colin qui venait d’entrer.

Celui-là, il avait un talent pour apprivoiser les bêtes. Le gamin sentit aussitôt l’atmosphère se détendre quand Colin réussit l’exploit de mettre un sourire sur les lèvres de Monsieur Muscles. C’était certain que ça l’aiderait à se concentrer de ne pas sentir l’ambiance lourde peser sur ses épaules. Joyeux, l’autre petit blond le rejoignit en lui demandant pourquoi il était parti si vite et pui d’essayer de deviner dans quel main il avait caché il-ne-savait-trop-quoi. Il était malin ce garçon il essayait toujours d’amuser son ami en faisant des folies. Le fée n’était pas expert pour choisir la bonne main, mais il se doutait que le garçon avait trouvé un objet en métal qu’il pourrait exploiter, car quand il trouvait un trésor il le lui apportait toujours..

- Désolé Colin, je t’avais complètement oublié j’ai eu une idée ce matin et j’aimerais la mettre à exécution… Si ça peut fonctionner je crois que notre ami ici présent sera très content… marmonna-t-il en lançant un regard évident vers le forgeron qui ne pouvait pas les étendre, tant il cognait fort sur son fer. D’ailleurs, tu me fais penser à quelque chose que je n’ai encore jamais réussis et que je voudrais bien expérimenter aujourd’hui aussi…

Avec une sorte de malice dans les yeux, il fixa son ami en se concentrant pour activer son pouvoir sur le métal. Le magicien lui avait déjà dit qu’il pourrait développer son pouvoir de façon à attirer des objets vers lui comme un aimant, alors il voulait le faire avec ce que tenait Colin dans son dos pour le surprendre. Étonnement, même si c’était un premier essai, cela fonctionna et un machin en métal en forme de fleur voleta jusqu’à lui. Ça ressemblait au final à un bijou que portaient les grandes dames mais il était abimé et rouillé comme s’il traînait depuis des mois.

Malheureusement, son pouvoir fonctionna trop bien et, après que la fleur eut atterrit devant lui, le marteau qu’utilisait le forgeron suivit le même élan et allez défoncer le mur derrière Vanyhel.


-HEH LES P’TIOTS! Qu’est-ce vous FOUTEZ-là! Toi avec ta satanée magie, tu sors d’ici, allez houste!

-Mais je… c’est un accident…

-Tu te tais et tu t’enva, tous les deux, vous me r’tardez au lieu d’m’aider j’vais devoir réparer s’foutu mur maintenant!

Trop honteux pour essayer de le convaincre qu’il ne voulait pas mal faire, Vanyhel ramassa les deux bouts d’épée qu’il voulait réparer et sorti avec Colin de la chaude maisonnette. De toute façon, son pouvoir sur le métal ne lui serait en rien utile pour réparer le mur de bois… Mais il voulait quand même réparer l’épée pour venir se faire pardonner plus tard.

-Désolééééé Colin… J’ai gaffé. Il va m’en vouloir à mort à moins que je réussisse ce pourquoi j’étais venu ici, mais je ne suis pas sure d’y arriver… Au juste, tu as trouvé ça où? demanda-t-il en brandissant la breloque. Ça l’air d’un vieux bijou… Tu voulais que je t’arrange ça? Qu’elle fille compte tu draguer avec? conclut-il d’une voix malicieuse.

 Tendit que le forgeron, s’était remit à la tache et semblait complètement ignorer les deux enfants, qu’il avait l’habitude de voir, Colin, les mains derrière le dos et un petit sourire malicieux sur les lèvres, attendait la réaction de son ami.  Le petit humain avait l’habitude de ramener toutes sortes d’objets métalliques à son ami fée, d’une part parce qu’il savait que cela lui faisait toujours plaisir et de l’autre, parce qu’il devait reconnaitre qu’il était en admiration devant le don de Van,  qui manipulait le métal comme une extension de lui-même. Ce don avait toujours laissé Colin en admiration, qui lui, à part maitriser des pouvoirs de guérisons et faire apparaitre un bouclier magique, de temps en temps et par pur reflex, ne maitrisait pas grands choses en magie. Il y avait bien la plus part des pouvoirs de bases, que maitrisaient les membres de l’ordre mais, pour cela, le petit blondinet n’était pas très doué non plus, sans doutes, bien trop dans les nuages pour se concentrer suffisamment. Ainsi, quand son meilleur ami avait l’occasion de lui faire une démonstration de son don, Colin répondait toujours présent et avant même qu’il ne trouve ce qu’il lui avait ramené, le petit humain savait que son compagnon, qu’il considérait comme un frère, en ferait un très bonne usage. Colin gardait donc les mains dans le dos et écoutait son ami, qui tentait de lui expliquer pourquoi il était venu à la forge sans le prévenir. Ainsi, Van avait eu une idée qui semblait lié à son don et quand il parlait d’une expérience qu’il voulait faire, Colin déglutissait et le regardait en fronçant les sourcils.

-Heuuu...t’as quoi  encore dans la tête là ? Pourquoi tu me regarde comme ca ?

A peine Colin avait-il fini sa question, qu’il sentait dans son dos, l’objet bouger dans sa main. Il ouvrait alors les doigts pour éviter de s’abimer la main au contact de l’objet qui semblait insister pour s’extirper et il apercevait ensuite l’objet métallique, qui se déplaçait près de lui. Le tour de magie de Van aurait pu être bien réussit mais, à peine une seconde plus tard, le marteau du forgeron décollait en flèche et venait  détruire le mur, derrière la fée. A cet instant, Colin s’accroupissait au sol, puis se redressait en observant tour à tour,  le mur, son ami et le forgeron qui ne semblait nullement impressionné par ce tour de magie mais, plutôt fortement énervé et cela ce comprenait. Le petit blondinet demeurait alors silencieux et gêné par les dégâts qu’avait faits son ami et comprenait très bien qu’il n’y avait pas grand chose à dire pour aider le forgeron. Le mur était en morceaux et à Colin comprenait alors que les pouvoirs de son ami ne servaient pas uniquement à créer des objets et que cela pouvait aussi représenter un danger. Les deux enfants s’apprêtaient alors à quitter les lieux et tout comme la fée,  Colin s’adressait tout de même au forgeron avant. Dans  trois ans il serait écuyer, puis par la suite chevalier et même s’il était très timide, il savait que les membres de l’ordre,  devaient se montrer exemplaires et la moindre des choses était qu’il s’excuse aussi, question de solidarité envers son futur frère d’arme.

-Désolé  m’sieur…Il voulait pas faire de dégâts, je vous assure.

Cette fois, les paroles de Colin ne calmaient en rien le forgeron et les enfants partaient donc et une fois dehors, le blondinet regardait son ami. C dernier  s‘en voulait et cela ce voyait mais,  cette fois, au lieu de rassurer son ami, le blondinet éclatait de rire, quand Van cru qu’il destinait l’objet à une copine. Colin, ne pensait pas encore vraiment à l’amour  et même s’il trouvait l’une des élèves très jolie, l’objet qu’il avait trouvé était simplement un cadeau pour son meilleur ami mais, maintenant  s’il lui disait cela, il risquait de penser qu’i l était amoureux de lui et ce n’était pas le cas.

– Non ! Je l’ai trouvé dans un pot de fleur et vue que j’ai pas trouvé à qui s’était, je voulais voir si tu pouvais en faire quelques choses.

Voyant que son ami semblait avoir le sourire, Colin en profitait alors pour se tourner un moment, faisant mine de bouder et se retournait ensuite en lui bondissant dessus et se mit à le chatouiller.

-Peut être que c’est toi, qui veux l’offrir à une copine !

Tout en rigolant, Colin continuait de chatouiller son ami. Depuis trois ans, la vie n’était pas toujours rose et parfois, se comporter simplement en enfants, faisait beaucoup de bien à Colin et il savait que cela en faisait aussi beaucoup à son ami.

Les deux enfants riaient aux éclats et semblaient bien loin d’imaginer qu'à Perle une déclaration de guerre allait commencer. Dans quelques jours, une nouvelle guerre allait éclater mais, les deux gamins étaient bien loin de s’imaginer ce nouveau drame et pour le moment ils s'amusaient, comme n'importe quel enfant l'aurait fait. Vanhyel par maladresse avait explosé l'un des murs de la forge et même si Colin avait tenté d’apaiser ce dernier, il ne semblait pas y avoir grand chose à faire pour calmer le forgeron. C’est ainsi, que Colin se retrouvait à chatouiller son ami, pour lui remonter le moral et l'autre élève avait semblé près à riposter. Le meilleur ami de Colin avait disparut pendant pratiquement deux années et pendant ce temps, le petit blondinet ne s'était pas vraiment amusé, imaginant le pire pour son ami. Depuis que son camarade était revenu, Colin avait donc décidé d’être le plus présent possible pour lui et ils avaient beaucoup de retard à rattraper sur l'amusement, ainsi, Colin ne ratait jamais une occasion de s'amuser avec son camarade, ne serais-se que pour lui changer les idées ou penser à la belle époque d'avant guerre. Quand les deux gamins tombaient d’épuisement à cause des chatouilles, il déclaraient tout les deux forfaits et allait s'asseoir sous un grand arbre. Tendit que son ami avait disposé l'épée abîmé devant lui, Colin admirait le soleil, qui réchauffait Rubis et illuminait le château. Émeraude lui manquait beaucoup mais, plus le temps passait et plus et il se demandait si un jour il pourrait regagner son royaume natal, il avait vécu temps de bonnes choses là-bas et même le magicien un peu râleur, lui manquait.

- Ouai, ça lui ferait plaisir c'est sûr mais, t'a pas besoins de faire des cadeaux aux gens pour qu'il t’aime bien. Un jour, ils comprendront qu’il se trompe sur les fées, tu dois pas t’inquiéter.

Colin restait ensuite silencieux en observant le travail de son camarade, qui une fois de plus, faisait tout pour que les gens l’apprécient. Le petit humain, lui n'avait pas à faire ce genre de chose pour ne pas être rejeté et il éprouvait beaucoup de tristesse pour son ami. Les deux jeunes garçons se ressemblaient beaucoup et avaient quasiment le même caractère et Colin n'avait jamais comprit pourquoi les gens rejetaient au temps son ami, ils auraient presque pu être des jumeaux et ils prouvaient tellement d'empathie pour les autres, qu'il était dur de s'imaginer qu'on pouvait rejeter Van. Dans les mains de ce dernier, le bijou reprenait sa forme et sa splendeur original et colin restait un moment en admiration devant l’incroyable don de son camarade.

- T'es incroyables! J'adore quand tu fais ça. Si tu fait le même travail avec l'épée , c'est sûr que le forgeron sera content et puis au fond de lui, j'suis sûr qu'il t'aime bien, sinon il te laisserais pas traîner tout le temps dans sa forge.

L'objet semblait totalement restauré et quand Van se piquait le doigt pour tester son travail, Colin le soignait automatiquement, quand il lui tendait le doigt. Le jeune garçon avait l'habitude que son ami se blesse en travaillant et de la même manière, quand Colin trouvait un objet à réparer, il le ramenait automatiquement à son compagnon. Les deux gamins se complétaient très bien et leur complicité ne semblait pas avoir de limite et jamais on ne le les avaient vue se disputer. Quand Van proposait de sensibiliser les gens pour ne pas qu'il perde leur objets de valeur, Colin trouvait que c'était là, une très bonne idée. Le petit blondinet se levait ensuite pour mieux voir le travail que ferait son ami sur l'épée, quand soudain, une ombre apparut devant Colin. L’élève se retournait alors et un groupe de paysans, un peu plus âgés qu'eux, les dévisageaient et l'un deux poussait Colin sur le coté et regardait Van en ricanant.

- Hé! Vous lui voulez quoi? Laisse le tranquille!

Colin se plaçait alors devant son meilleur ami et regardait le groupe d’enfants, qui semblaient avoir une profonde envie de leur chercher des ennuies et en particulier, à son ami fée. Etre ami avec une personne don le peuple était rejeté à cause ce qu’ils avaient fait durant la guerre, n’était vraiment pas facile mais, même s’il n’était pas un redoutable combattant, Colin n’était pas près à abandonner son meilleur ami et futur frère d’arme.

- Vous devriez partir, on est des élèves magiques et on vous laissera pas faire n’importe quoi !